Tired Of Hanging Around

The Zutons

Deltasonic Records – 2006
par Popop, le 15 février 2006
7

Il y a deux ans presque jour pour jour, je chroniquais le premier et très bon album des Zutons, Who Killed The Zutons ? en effectuant un parallèle avec leurs camarades de The Coral. Avec le recul, il est amusant de voir la différence de trajectoire prise par ces deux groupes que tout semblait rapprocher. Là où les uns se sont précipités et ont enregistré trois albums en quelques mois pour finalement commencer à sérieusement tourner en rond, les autres ont préféré prendre leur temps pour éviter le piège de la redite et trouver la manière la plus fun de continuer leur petit bout de chemin.

En l’espace de 24 mois, le groupe mené par Dave McCabe a su réinventer son petit univers déjà joliment bariolé pour lui donner de nouvelles couleurs gentiment rétros, à l’image de ce flipper qui fait office de couverture. Il n’est d’ailleurs pas surprenant que le groupe ait choisi de se mettre en scène dans un hommage un rien parodique de West Side Story pour le clip du single "Why Won’t You Give Me Your Love ?" : Tired Of Hanging Around, c’est la pop d’aujourd’hui jouée à la sauce rockabilly des années 60 et enregistrée avec les techniques de production moderne, pour un résultat incroyablement immédiat et addictif. Tout au long du disque, la musique rebondit dans tous les sens, les tirs sont précis et les retours imprévisibles, la boule décroche tous les bonus imaginables ("Secrets"), vient titiller la jolie pin-up ("Valerie") jusqu’à faire tilter le flipper sur le parfait "Hello Conscience", morceau de bravoure d’un ensemble sans réelle faiblesse.

Bon certes, les ballades ne sont pas encore le fort du quintet, McCabe étant largement plus convaincant lorsqu'il file de grands coups dans la machine que lorsqu’il cherche à draguer la patronne pour avoir une partie gratuite ou une conso à l’œil. Mais mis à part ce petit bémol, les Zutons confirment en beauté tout le bien que l’on pensait d’eux. Alors maintenant les gars, on s’excite pas, on garde le rythme et c’est tout naturellement que la concurrence sera larguée.