The Sound of the Fourteenth Season

Various Artists

Cocoon – 2014
par Jeff, le 22 janvier 2014
7

Comme pas mal d’entre nous, vous profitez peut-être de ce mois de janvier habituellement calme pour passer en revue les différents classements de fin d’année à la recherche de la perle rare oubliée ou de la claque inattendue. En matière de musiques électroniques, il n’est pas forcément nécessaire de se coltiner les tops de Beatport ou Resident Advisor pour en prendre plein les oreilles, puisque ce bon vieux Sven Väth se charge de résumer ses douze derniers mois sur deux disques mixés. Ca s’appelle The Sound of the 14th Season, et comme le titre l’indique, on en est déjà au quatorzième volume – des fois que vous douteriez de la longévité du Teuton à la tête de Cocoon Recordings. Forcément, à l’heure d’entamer la rédaction de ce papier, la vraie tentation consiste à ne pas recopier notre chronique du douzième numéro de la série en remplaçant le nom des intervenants, tant on est ici face à un concept qui n’offre plus la moindre surprise.

Si on suit un tant soit peu l’actualité de la musique électronique, l’éclectisme et la réussite de Sven Väth ne sont plus un secret pour personne. Actif depuis bientôt trente ans, celui qui rentrera l’année prochaine dans la cinquantaine est parvenu à mener sa barque avec une bluffante efficacité et à s’adapter aux diverses mutations subies par la galaxie électronique – quand il n’en était pas à la base, notamment en participant à la reconversion d’Ibiza en un supermarché aseptisé du clubbing de masse. Ce constat, on en a une nouvelle preuve à la fin d’un second disque qui vire techno martiale, consacrant une nouvelle fois le retour en force d’une musique qu’on disait encore réservée aux bouffeurs de plomb il y a quelques années seulement.

Ailleurs sur ces deux bonnes heures de musique, on verse davantage dans la tech-house de qualité ou les échappées deep-house du meilleur acabit. En même temps, la seule lecture du tracklisting était du genre à nous rassurer, lui qui réunit valeurs sûres (le « Arild » de Ricardo Villalobos découvert sur Cocoon 100 ou l’inédit de Henrik Schwarz pour les 10 ans du Watergate), tubes inévitables (l’énorme « Gotham » de l’inconnu Ten Walls) ou remixes imparables (merci DJ Sprinkles). Ajoutez-y suffisamment de belles découvertes et la technique d’un Sven Väth à qui on ne la fait plus, et vous obtenez un double-disque aussi prévisible qu’agréable, qui se situe à égale distance entre le gigantisme de la machine de guerre qu’est devenu Cocoon au fil des ans, et l’envie de son boss de continuer à livrer un produit de qualité sans pour autant complètement céder aux exigences d’un grand public pas toujours très regardant sur la qualité.