Remixes

Various Artists

Citizen – 2009
par Jeff, le 10 juillet 2009
7

On peut affirmer sans trop se mouiller que dans le petit monde de l'électronique française, Citizen Records est une valeur sûre. Il suffit d'ailleurs d'insérer dans le lecteur un album de Vitalic, Arnaud Rebotoni ou John Lord Fonda pour se voir conforté dans son opinion. Contrairement à des structures 'rivales' telles que Ed Banger ou Kitsuné, qui calquent leur rythme sur les tendances quand elles ne les créent pas, la maison dijonnais préfère investir ses deniers sur des artistes qui s'inscrivent dans la durée et qui ne sacrifient pas leurs ambitions sur l'autel de la mode.  

Cela ne signifie pas pour autant que les artistes Citizen vivent en vase clos et ne côtoient pas le gotha de la hype, notamment lorsqu'il s'agit de s'adonner à l'une des activités favorites de la sphère électronique: le remix. C'est en tout cas ce que laisse penser ce Remixes, album qui en a dans le slip et dont le tracklisting généreux ne se borne pas à enchaîner les remixes réalisés par des artistes Citizen pour d'autres, mais nous gratifie également des réécritures faites par d'autres de morceaux estampillés Citizen.

Cela donne donc un album qui flaire bon le clubbing passionné et qui ratisse très, voire trop large – une constatation qu'on aurait déjà pu tirer à la seule lecture des forces en présence. En effet, quand Matzak s’attaque à l’électro racée du petit prodige Mondkopf, que le vétéran Alan Braxe s'éloigne de ses premières amours (la house filtrée) pour se mettre au diapason du rouleau compresseur John Lord Fonda, que les Micronauts métamorphosent le bizarroïde "A.C. Anthem" de Jean Nipon en une bombe techno insidieuse ou que Blackstrobe rajoute une couche de noirceur à l'electro/new wave des Penelopes, on se sent rapidement en terrain connu, celui d'un label capable de mêler intransigeance, puissance et aisance. Par contre, on est un peu moins séduit par les invitations lancées sur Remixes à quelques-uns des plus fiers représentants de la mouvance French Touch 2.0, dont le caractère plutôt éphémère des compositions ne semble pas cadrer avec la tonalité globale du disque – même si l’on se doit de tirer notre chapeau à Yuksek ou TEPR pour la qualité du travail fourni.

Inutile de vous faire un dessin : vous trouverez sur Remixes à boire, à manger, et surtout à danser! Un chouïa indigeste sur la longueur et manquant clairement d'uniformité, il me sera difficile de ‘vendre’ ce disque aux amateurs de choses bien pensées. Mais que les fêtards à la recherche de plaisirs simples et d’adrénaline facile se rassurent, ils trouveront rapidement leur compte sur Remixes.