Our Love

Caribou

Merge – 2014
par Maxime, le 6 octobre 2014
5

Grandeur et misère des albums qui leakent des mois avant leur sortie officielle : le chroniqueur aguerri a eu le temps de les digérer en long et en large avant d’avoir à donner son avis dessus, mais par ailleurs plus personne n’en a quelque chose à foutre puisque tout le monde est déjà passé à autre chose depuis des semaines. Mais on va quand même vous le donner cet avis, on est comme ça chez GMD, altruistes.

Quatre ans bien tassés depuis un Swim qui a fait passer Dan Snaith de l’ombre à la lumière (on ne sait pas, par contre, s'il est responsable de la perte de tous ses cheveux), le Canadien revient donc sous son alias le plus connu (à part Caribou il est aussi l’alter ego de Manitoba et Daphni) avec une nouvelle galette qui reprend les atours – et les défauts – de son prédécesseur.

Les atours d’abord : une électro lorgnant de plus en plus vers la dream pop de M83 qui, un peu comme la fille que t’as jamais réussi à inviter boire un verre, est la fois intelligente et bien gaulée. Introduit par un single ultra efficace qu’on a entendu tout l’été mais qui continue de nous faire bouger la tête (est-il la peine de préciser qu’il s’agit de "Can’t Do Without You"), l’ensemble passe donc comme du petit lait en toutes situations, plaisant aussi bien au petit assis derrière dans la voiture qu’aux invités dans ton salon.

Mais c’est aussi là que le bât blesse, Our Love n’amenant aucune vraie surprise, ou alors des mauvaises, comme cette épuisante voix un peu pupute sur "Second Chance" au milieu de l’album. Quant au thème, on n’en dira pas plus sinon que faire en 2014 tout un disque traitant des hauts et des bas de l’amour a comme un vieil air de déjà vu, et si vous voulez à tout prix un album pour serrer, on se contentera de vous renvoyer à des vrais grands disques de cœurs brisés comme Blood On the Tracks de Dylan ou Adore des Smashing Pumpkins (brillamment réédité en version deluxe ces jours-ci, soit dit en passant).

En résumé Our Love ne révolutionne pas grand-chose, et de notre côté on en retiendra principalement les deux titres d’ouverture et de conclusion, le single sus-cité donc, et le final "Your Love Will Set You Free", qui est bâti exactement comme le premier et fonctionne aussi efficacement. Pour le reste on laissera les aficionados d’Urban Outfitters appuyer sur le bouton play. 

Le goût des autres :