Lady's Bridge

Richard Hawley

Mute – 2007
par Nicolas, le 11 octobre 2007
7

A chaque sortie discographique de Richard Hawley, une impression ne cesse pas de nous revenir : pour lui, le temps semble s’être irrémédiablement arrêté quelque part dans les années 50 ou 60. Ancien guitariste des dispensables Longpigs puis de Pulp, le Britannique est davantage renommé pour ses escapades en solitaire, qui depuis 2001 lui valent une solide réputation de crooner, que pour ses faits d’armes au sein d’une britpop alors en plein déclin. D’ailleurs, c’est à son fidèle ami Jarvis Cocker que l’on doit la carrière de songwriter de Richard Hawley. De ce dernier, on était sans nouvelles depuis 2005, et le très réussi Coles Corner sorti en 2005.

A vrai dire, Lady’s Bridge partage avec son prédécesseur une référence non feinte à Sheffield, ville natale de leur géniteur. Et si Coles Corner est le nom d’un célèbre lieu de rendez-vous amoureux de cette ville industrielle du Nord de l’Angleterre, Lady’s Bridge est quant à lui le nom du pont qui reliait jadis les quartiers populaires à d’autres nettement plus aisés. Mais davantage qu’une simple convergence de noms, ces deux plaques s’inscrivent toutes deux dans une certaine continuité. Pour tout dire, Richard Hawley n’est pas de ceux qui ont besoin de perpétuellement se renouveler pour avancer. On ne s’étonnera donc guère de retrouver l’Anglais en train de fredonner de jolies ballades mélancoliques dont il a le secret. Bien que Lady’s Bridge aborde des sujets aussi sempiternels que la solitude, la rupture ou l’amour, son auteur n’en demeure pas moins une figure incontournable dans sa catégorie. Avec un nouvel opus qui laisse plus de place à la production, notamment au niveau des cordes, Richard Hawley ajoute tout simplement un nouveau chapitre à un répertoire toujours aussi classieux. Alors que ses détracteurs pourraient s’en prendre à ce qui s’apparente à un immobilisme artistique, on défendra pour notre part le travail d’un songwriter sur lequel le temps n’a aucune prise.

Même s’il peut paraître quelque peu désuet aux yeux de certains, Richard Hawley a le bon goût de poursuivre la route entamée en 2001. D’une extrême élégance, l’auteur de Lady’s Bridge reste, quoi qu’il en soit, l’un des crooners les plus passionnants de sa génération. Ce dernier effort est là pour le confirmer, le reste n’est qu’une histoire d’affinités…

Le goût des autres :
7 Popop