Foreign Pulses & Borderline Dubs

Professor Psygrooves

Jarring Effects – 2009
par Franck, le 13 février 2009
7

Le premier album de Professor Psygrooves, Foreign Pulses & Borderline Dubs, tend à prouver que jazz et sonorités dub peuvent cohabiter. Le batteur Romain Sygroves déroule une esthétique délicate : coller le son live aux résonances électroniques. Et ça ressemble à quelque chose. Facile d’écoute, Foreign Pulses & Borderline Dubs est riche, très riche. Riche de sons venus de tous les continents, d’Afrique, d’Asie, des Amérique. Riche, mais pas écoeurant. Certains titres sont particulièrement réussis et engagent à la rêverie: "L’éveil", "Groove Basement" ou "Glauquenspiel" (hommage voilé à Naphtaline d’Ez3kiel ?). Agrémentées d’une clarinette et d’une guitare, la batterie et les machines du Professor accouchent d’une musique parfois lyrique. Le groove est par ailleurs très présent. Il reste indéniablement le fil rouge de cet album.

On navigue ainsi entre rock, dub, jazz. Teinté de piano, cet album vaut le détour par sa force à ordonner les sons parasites. Cela aurait pu ressembler à un bazar inaudible. La rigueur apportée lors du mixage au studio du label Jarring Effects a évité l’écueil. Foreign Pulses & Borderline Dubs est cohérent dans sa forme comme sur le fond. Il cherche à faire la part belle à l’exploration, au sein d’un cadre bien précis. Pensez au jazz, électro et dub, et des noms peuvent venir tout de suite à l’esprit : Jagga Jazzist, Cinematic Orchestra… Les amateurs d’électronica pourront même se laisser séduire. A chaque titre, quelque chose nous retient. On accepte volontiers de se laisser guider par les sons énigmatiques du Professor. Ce premier album respire la vie. Une vie foisonnante. Où s’entremêlent bactéries, virus et anticorps. Une bonne surprise.