Anniemal

Annie

679 Records – 2005
par Jeff, le 11 septembre 2005
8

Adoubée par une certaine presse indie et influente outre-Atlantique (Pitchfork en tête), la synth-pop de la jeune et jolie Annie Berge-Strand aura mis énormément de temps pour convaincre les labels et maisons de distribution européens de ses nombreuses qualités intrinsèques. Aussi, Anniemal accuse à l'arrivée un retard de plusieurs mois. Mais au regard de la biographie de la demoiselle, je me dis que je ferais bien de ne pas me plaindre de ces atermoiements scandaleux, elle qui pensait accoucher de cet album il y a plusieurs années déjà… Tout se passait à l’époque pour le mieux : accompagnée de son petit ami et producteur Tore Korknes, elle s’était rendue coupable en 1999 de « The Greatest Hit », un titre samplant intelligemment Madonna et qui allait rapidement accéder au statut privilégié de « underground hit ». La constante courbe ascensionnelle promise au duo allait pourtant être interrompue par la disparition subite en 2001 de Korknes des suites d’une malformation cardiaque.

Cette native de Bergen (ville norvégienne qui a vu l’éclosion de fiertés nationales comme les Kings of Convenience ou Sondre Lerche) allait mettre beaucoup de temps pour se remettre de ce mauvais coup du sort et il aura fallu attendre 2004 pour qu’elle nous gratifie de ce qui s’annonce déjà comme l’un des albums les plus rafraîchissants (et retardé) de cette année 2005.

Musicalement, la donzelle peut compter sur quelques uns des meilleurs producteurs d’electro-house actuels. Car à l’évidence, un album qui est confié aux mains expertes de Richard X, de Timo Kaukolampi et surtout de Torbjørn Brundtland (une moitié du duo Röyksopp) doit forcément révéler un certain nombres de qualités. Et lorsque sur ces basses sautillantes et ces synthés aériens viennent se poser une voix simple qui dégage la chaleur d’une Sarah Cracknell et la sensualité d’une Kylie Minogue, on s’attend forcément à de très bonnes choses.

Et ce qui devait arriver arriva : cette association de bienfaiteurs donne lieu à un enchaînement quasi ininterrompu de tubes potentiels ou avérés : les délices acidulés que sont « Chewing Gum » et « My Heartbeat » ont déjà fait leur petit effet sur les pistes du monde entier et je suis prêt à parier qu’il ne faudra que peu de temps à « Me Plus One » ou « Anniemal » pour se ménager une place de choix dans les playlists des amateurs d’ambiances mêlant avec une certaine subtilité moments de détente et passages festifs.