Allah-Las

Allah-Las

Innovative Leisure – 2012
par Jeff, le 3 octobre 2012
7

Demander à l’auteur de ces lignes ce qu’il y connaît au surf rock, c’est un peu comme demander à Serge Karamazov ce qu’il y connaît aux femmes, Rick Hunter. Vous connaissez la réponse. Pourtant, cela ne doit pas empêcher ledit auteur de ces lignes de vous dire tout le bien qu’il pense de ce premier album de The Allah-Las, quatre jeunes types de L.A. qui se sont rencontrés dans le meilleur magasin de disque du monde, Amoeba Music, réunis autour de leur amour du rock des années 60. Revivalistes les mecs de The Allah-Las ? C’est le moins que l’on puisse dire. Pas étonnant d’ailleurs que l’on retrouve à la production de ce premier album un certain Nick Waterhouse, sorte de Buddy Holly des temps modernes dont le R&B old school fait des petits mircales sur album.

Et donc, derrière des mélodies qui empruntent énormément à la légèreté et l’insouciance d’un certain âge d’or socio-économique, c’est tout un pan de la musique de cette époque bénie qui se met au service d’une écriture limpide, certainement empruntée à quelques grands orfèvres de l’époque, Byrds et Zombies en tête. Mais que pour la fête soit encore un peu plus folle, les compositions de The Allah-Las baignent dans un grand bain garage, qui fait vite penser aux plus belles pépites des compatriotes de The Strange Boys. Et à l’arrivée, ce qui ressemblait à un truc à peu près aussi léger qu’un loukoum se révèle être d’une fraîcheur à toute épreuve, qui se sifflote, se chantonne et s'apprécie autant sur la longueur que dans l'immédiateté. Une musique qui défie finalement toute classification et opte pour une forme d’épure qu’on l’on ne soupçonnait certainement pas sur papier.

Le goût des autres :
7 Julien L