Dossier

Goûte, c'est du belge

par Tibo, le 20 mai 2009

Major Deluxe

Something Ends Here

Label : Top 5
Année : 2009

On les avait quittés sur fond de western, santiags aux pieds, on les retrouve aujourd’hui à la barre d’un somptueux navire. Qui ? Major Deluxe. Quatre ans après l’initial et ambitieux Skyline Society, le quintette belge poursuit sa quête des grands espaces sur Something Ends Here, un deuxième effort confirmant les espoirs placés dans la formation du capitaine Sébastien Carbonelle. Sans changer de cap, ce dernier a tiré le meilleur de l’expérience du premier album pour accoucher d’une œuvre mieux maitrisée, sans doute plus directe, sans pour autant tomber dans la facilité. Ce serait mal connaître les intentions, voire les ambitions, de leur maître à jouer.

Comprenons-nous bien. Quand on parle d’ambition concernant Major Deluxe, nous ne parlons pas de leur propension à tirer des plans sur la comète. Non, il s’agit plutôt ici de la nature même de leur musique et de cette quête qui lui est liée. Dès lors qu’on sait l’amour que porte Sébastien Carbonelle aux Beatles et à Robert Wyatt, on comprend d’emblée la direction prise par Major Deluxe : celle d’une pop magistrale et orfévrée qui laisse une place prépondérante aux cuivres et aux cordes. En soi, la ligne de conduite n’a donc guère changé depuis Skyline Society. Seulement, elle semble s’être éclaircie et les chansons fluidifiées, à l’inverse du thème central de l’album qui semble être la mort. Fort de cette nouvelle maturité, le groupe délivre quelques pépites, à l’instar de l’éminemment pop « Murder Day » ou du plus subtil « The Birdwatcher ». Dans l’ensemble, Something Ends Here est bien mieux produit que son prédécesseur. Enregistré à Paris dans les studios de Mellow, cet album a également eu une genèse plus rapide et moins difficile, le groupe posant clairement ses choix là où par le passé tout se faisait dans la plus parfaite indécision. Mais là n’est sans doute pas l’essentiel, ce qui nous importe c’est qu’en 2009 Major Deluxe nous revienne avec cette classe qui leur sied si bien.

En retrouvant la formation de Sébastien Carbonelle en si bonne forme, on ne peut qu’avoir envie de crier sur tous les toits qu’il s’agit là d’un des groupes belges francophones les plus intéressants depuis un bon moment. Et si la formation a la fâcheuse tendance de pondre des morceaux peu formatables, la plupart d’entre eux dépassant allègrement les quatre minutes, on ne peut qu’enjoindre les amateurs de pop dans son sens le plus noble à jeter leur dévolu sur Something Ends Here. Car si quelque chose se termine ici, pour paraphraser le titre de l’opus, il est clair que leur amour pour Major Deluxe, lui, ne fera que commencer…

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