Under and Under

Blank Dogs

In The Red – 2009
par Julien, le 15 janvier 2010
9

À peu de choses près nous aimons tous Joy Division, The Cure et New Order. Les groupes de rock aussi. Qui cracherait sur ce patrimoine ? Et combien sont-ils à citer ces artistes comme des influences majeures pour eux ? Heureusement il n'y a pas qu'une façon d'aimer, et pas qu'une façon de s'inspirer de. Loin de l'esprit mainstream d'Interpol ou d'Editors, les copains de Factory Records & co continuent ainsi d'agiter le bocal de Mike Sniper, un type bien barré dans son genre. Pas de désir de gloire chez lui, pas de recherche du tube implacable, son entreprise semble plus guidée par un besoin irrépressible de catharsis, par l'expulsion primaire d'une violence intérieure mal contrôlée.

Under and Under – premier véritable album de son projet Blank Dogs – est un disque possédé, qui saisit d'abord par sa production brute de décoffrage et sa voix d'outre-tombe. On sait d'emblée qu'on ne va pas rigoler pendant une heure et que l'ambiance sera plus que ténébreuse. On est au plus proche de la vérité de Ian Curtis, au plus noir de la génération post-punk (Suicide, Pornography, This Heat, Jesus And Mary Chain, Cabaret Voltaire...). Les titres s'enchaînent avec frénésie, sans souffler, créant une tension opprimante que seules quelques effusions mélancoliques viennent apaiser ("Open Shut", "Finding Out Again", "From Here"). Under and Under est un disque d'exorcisme, intense et éprouvant. Une boîte à tripes pleine de guitares assassines. On ne peut pas s'empêcher de le dire, mais Mike Sniper a visé juste.