Idealism

Digitalism

Kitsune – 2007
par Jeff, le 3 juillet 2007
8

Ce mois de juin est particulièrement chargé pour les amateurs d’électro. En effet, à quelques jours d’intervalle à peine, ce sont des deux principaux poids lourds de la scène électronique ultra « buzzée » qui sortent l’artillerie lourde avant le traditionnel marathon des festivals. Après Ed Banger et l’abum de Justice, c’est au tour de Kitsune de sortir le deuxième album de son histoire (après le Coming On Strong de Hot Chip), celui de Digitalism.

Si en termes d’image et de son, on peut facilement distinguer les deux structures qui accueillent les artistes susmentionnés, il n’en va pas de même pour les parcours qui ont amené à la parution de cet album. En effet, à l’instar de Justice, Digitalism s’est fait connaître par une poignée de singles incendiaires (à commencer par l’increvable « Zdarlight ») et quelques remixes bien sentis pour le compte de Daft Punk, Test Icicles, The Futureheads ou Cut Copy. Et comme c’est le cas pour le duo Gaspard Augé/Xavier de Rosnay, celui formé par Jens Moelle et Ismail Tuefekci est attendu au tournant par pas mal de monde.

Une fois encore, à l’instar du † de Justice, on est d’entrée de jeu rassuré par un « Magnets » dopé au vocoder qui, s’il ne réinvente rien en ressuscitant des cadavres robotisés, témoigne de l’impressionnante force de frappe du duo allemand. Passé un « Zdarlight » dont on a pu tester l’efficacité sur les clubbers du monde entier depuis de nombreux mois, Digitalism nous montre qu’il est également très à l’aise sur des pistes chantées qui s’en vont tâter ni vu ni connu du côté des territoires rock (« I Want I Want », « Pogo »). N’oubliant pas non plus de nous resservir sa réinterprétation libre mais ô combien extatique du « Fire in Cairo » de The Cure (qui se transforme pour l’occasion en « Digitalism in Cairo »), Digitalism sait qu’en sept morceaux à peine, la partie est déjà presque gagnée et que l’auditeur doit probablement être déjà démangé par une envie incontrôlable d’envahir la piste de danse la plus proche. Passé cette première partie d’album tout bonnement irrésistible, le duo hambourgeois parvient toutefois à maintenir le cap tout au long de cet Idealism qui parvient à faire la jonction entre le rock et l’électro – tant du point de vue du fond que de la forme.

Certes, le meilleur de la galette semble déjà derrière nous, mais le duo nous réserve encore quelques surprises avant la fin des hostilités, notamment un « Anything New » maximaliste à souhait et quelques autres hymnes rétro futuristes du meilleur effet. Vous l’aurez compris, on tient avec Idealism un disque qui risque fort de tenir pas mal de monde en haleine cet été. De là à dire qu’il passera le cap de l’année 2007 sans sonner dépassé, c’est une autre question qu’il nous faudra nous poser le moment venu…

Le goût des autres :
6 Nicolas 7 Simon 8 Julien 7 Laurent_old 7 Adrien 7 Laurent