We Are The Night

The Chemical Brothers

Virgin – 2007
par Jeff, le 20 juillet 2007
8

« Nous sommes en 2007 après Jésus-Christ ; toute la scène électronique est occupée par les fluokids... Toute ? Non ! Car un village peuplé d'irréductibles producteurs résiste encore et toujours à l'envahisseur. » En effet, pour beaucoup, le big beat est mort et enterré depuis belle lurette. Et comment ne pas leur donner partiellement raison ? Fat Boy Slim, The Propellerheads ou The Crystal Method ont tous sombré dans l’anonymat et le genre tient aujourd’hui du souvenir lointain. De fait, il ne reste plus que les Chemical Brothers et le large public qui continue de plébisciter le duo au fil des sorties pour nous rappeller que le big beat est un genre qui, à defaut d’avoir de l’avenir, peut encore nous faire vibrer dans le présent.

Car si le dernier opus du groupe (Push the Button) était légèrement pantouflard, Tom Rowlands et Ed Simons se paient un joli retour en force en cette année 2007. Certes, la recette des Chemical Brothers commence à être connue sur le bout des doigts (un peu d’acid house, un peu de rock, un peu de hip hop et surtout du très gros son), mais les faits sont là : sur We Are The Night, les frères chimiques maîtrisent comme ils ne l’avaient plus fait depuis belle lurette le dosage des ingrédients. Cela donne des titres aussi prévisibles qu’efficaces comme « Saturate », « Do It Again » (copier/coller de « Get Yourself High »), ou l’appât à fluokids « All Rights Reserved » sur lequel viennent parader les Klaxons.

Mais si le big beat des Chemical Brothers reste aussi efficace en 2007, c’est probablement parce qu’il sait avoir la tête dans les étoiles (« Burst Generator » ou « We Are The Night ») mais également redescendre les pieds sur terre avant de frôler l’impardonnable faute de goût. Un tel constat est particulièrement évident lorsque le duo ouvre son carnet d’adresses et y pioche quelques noms bien ronflants. Accompagnés notamment de Willy Mason ou de Midlake, nos deux comparses parviennent à accoucher de titres magnifiques, à mi-chemin entre leur univers légèrement bourrin et celui, plus raffiné, de leurs illustres invités. Dans ces quelques moments de grâce, les Chemical Brothers parviennent à transcender un genre qui aujourd’hui n’a plus bonne presse (voire plus de presse du tout !) et nous laissent penser que ce big beat-là, joué par ces deux types-là, a encore de beaux jours devant lui.

Le goût des autres :
7 Simon 7 Laurent_old