Almost Dead

Chester Remington

A Tant Rêver du Roi Records / Howlin Banana Records – 2024
par Nico P, le 20 mars 2024
8

Tout a commencé avec un coup de cœur, un coup de foudre même, une attirance immédiate. Une pochette, tout d’abord, un pigeon portant un k-way, puis certains des meilleurs riffs, certaines des meilleures mélodies entendues de mémoire plus ou moins récente dans le paysage du rock français. Nous venions de faire connaissance, c’était en 2022, avec Chester Remington, rémois pressés (24 minutes et 29 secondes au compteur de ce premier effort), malins (ce nom), furieux.

Deux années ont passé, Chester Remington est de retour avec Almost Dead, le pigeon est mort, on le voit sur la pochette, entouré des siens, mais Chester Remington est bien vivant, et si Doldrums était son Nevermind, le voici qui livre son In Utero, plus sombre, plus chaotique, moins propre, moins aimable aussi.

D’entrée de jeu, sur “Love”, un riff aussi simple et efficace qu'un tube des Black Keys laisse place à une voix noyée dans la réverbération, lointaine, la basse prenant le pas sur le reste, un chœur lointain imposant une atmosphère presque lugubre. “You Liar”, chaotique, laisse place à “Shake It” et “Fire In Higher Ground”, qui quelque part entre Beck et Kula Shaker, laissent quelque peu entrer la lumière. N’oublions pas que “Life Is Weird”, comme ils le chantent, et comme le prouve bien la face B du disque, plus expérimentale, sauvage (“Call 911”, lourd, “Almost Dead”, ultra foutraque).

Chester Remington, permettez nous de le redire, est l’un des plus beaux trésors cachés de ce pays si peu rock qu'est la France. Almost Dead en est une preuve flamboyante, un album qui ose tout, un excellent disque (c’est à ça qu’on les reconnaît). On le sait, l’histoire de Chester Remington se jouera désormais sur scène, là où chaque riff, chaque refrain trouvera sa place, son envol même. Chester Remington est grand, le sacre est pour bientôt.

Le goût des autres :