Where Dancefloors Stand Still

Dj Sprinkles

Mule Musiq – 2013
par Bastien, le 25 avril 2013
7

Aux origines de ce mix se trouve un joli doigt de Terre Thaemlitz aux autorités japonaises, qui ont interdit aux clubs de rester ouverts au delà d'1h du matin. Plutôt embêtant pour l'univers de la nuit me direz-vous... Pour comprendre ce majeur tendu par le producteur américain, un retour en arrière s'impose. Dj Sprinkles n'est pas que DJ, il est aussi un transsexuel et c'est au Japon qu'il a choisi de s'établir pour fuir la pression sociale et puritaine des Etats-Unis. Et voilà que débarque cette foutue loi japonaise. A l'instar des pionniers d'Underground Resistance, la rébellion se fera par la musique. Avec Where Dance Dancefloors Stand Still, Dj Sprinkles est là pour nous rappeler que la house n'est pas une musique pour kékés en t-shirt moulants de Palavas-les-Flots mais tire ses origines dans la contestation de l'ordre établi et des codes. Alors comment se résume cette contestation ? Et bien le plus simplement du monde, en faisant danser les corps et les esprits.

S'offre alors à l'auditeur deux lectures de ce mix, une plus politique et l'autre peut-être plus musicale. L'une n'excluant pas l'autre au demeurant. Au menu de ce mix, de la chaleur, du groove et de la sensualité. On se retrouve happé par les pianos, les voix souls et les beats caractéristiques de la house. Quatorze titres qui s'enchaînent sans accroc, seulement dans la contemplation et en se laissant porter par une musique si généreuse. Pour ceux peu coutumiers de la house, avec Dj Sprinkles vous êtes à des années-lumières de cette musique putassière avec laquelle on vous saoule. C'est ici "la crème de la crème" qu'il vous est permis de savourer. Pour s'arrêter sur certains morceaux, on pourra relever la deep house de métronome d'Alex Danilov, l'entêtant "I Can't Forget" de Sound Mechanix, la bouffée d'amour offerte par le "Good Feeling" de Gene Farris ou le final au goût de Caraïbes signé Keys & Tronics Ensemble.

On vous recommande chaudement ce mix pour pallier à un printemps qui n'arrive pas et peut-être pour vous reconcilier avec la house. Le seul bémol? On aurait aimé des morceaux de Dj Sprinkles mais là, on joue les enfants gâtés. En attendant le successeur de Midtown 120 Blues est une petite bénédiction musicale.