Visiter

The Dodos

Wichita – 2008
par Nicolas, le 1 octobre 2008
7

Vu qu’on est loin d’être les premiers sur la balle, vous aurez plus que vraisemblablement déjà entendu parler de The Dodos, ce duo de San Francisco que tout le monde s’est arraché à la rentrée. Des Inrocks à Pitchfork, les éloges n’ont cessé de pleuvoir sur le groupe qui en est, avec Visiter, à son deuxième effort. Seulement, les dithyrambes ne sont-ils pas un peu exagérés, surtout quand certains vont jusqu’à se demander si la musique des Américains ne dépasserait pas celle d’Arcade Fire ? Une question à laquelle on ne répondra pas tant elle semble saugrenue. D’autant plus que cela fait quelques semaines que Visiter trône sur la pile de disques…

Avec un temps d’ingestion plus long que celui d’un critique normal, ce dernier étant submergé en permanence de nouveautés, il est nettement plus facile d’estimer l’opus des Dodos à sa juste valeur, c’est-à-dire celle d’un bon album de pop-folk légèrement débraillée mais certainement pas celle de la plaque de l’année. Toutefois, la musique telle que conçue par Meric Long et Logan Kroeber est portée par un réel vent de fraîcheur, comme si Devendra Banhart venait à se confronter à Animal Collective. Une guitare, des percussions et quelques cuivres, il ne faut pas davantage de moyens pour que ces deux zigotos livrent 14 titres de très bonne facture. Leurs compositions ont beau être simplistes au possible, elles possèdent ce zeste d’inventivité qui fait toute la différence. Décomplexé et bricolo, l’univers des Dodos est donc d’une facilité d’accès déconcertante et ce, même si les mélodies tergiversent inlassablement au gré des compositions.

En fait, mon seul grief à l’encontre d’un Visiter à la fois sucré et coloré est qu’il résiste mal à l’emprise du temps. Voilà déjà des semaines qu’il tourne dans mon lecteur et l’on sent qu’il est temps de passer à autre chose. En quelque sorte, The Dodos restera une des bande-son de l’été 2008. Un truc facile à avaler, que l’on déguste en début d’après-midi pendant les festivals. Mais pour durer, c’est clair, les Dodos devront considérablement se renouveler.

Le goût des autres :
7 Julien