The Magic Numbers

The Magic Numbers

Heavenly Recordings – 2005
par Popop, le 17 février 2005
7

Est-ce parce que le monde va si mal que les hippies reviennent peupler la surface de la Terre ? Sans jouer les sociologues de bas étage, nos amis baba cool commencent même à se faire signer sur des labels dignes de ce nom et à gagner une certaine reconnaissance critique voire publique, en solitaire comme Devendra Banhart ou en troupe comme The Polyphonic Spree. A mi-chemin entre ces deux extrêmes, les souriants et rondouillards Magic Numbers (deux fois un frère et une sœur) viennent de produire rien moins qu’un petit miracle : retrouver la recette d’une musique que l’on pensait à jamais perdue depuis le 'Summer Of Love' de 1967 et l’avènement des Mamas & Papas, Beach Boys et autres Turtles.

Il n’aura pourtant pas fallu longtemps aux Stodarts et aux Gannons pour s’attirer l’attention de la quasi-totalité des médias musicaux de la planète, trop heureux de se mettre sous la dent un groupe à la fois musicalement excitant et physiquement atypique – la perle rare au royaume du revival rock branché, plein d’attitudes et de mèches soigneusement collées sur le front. A peine deux singles, le mélancolique "Hymn For Her" et le sautillant "Forever Lost", un clip cartoonesque à souhait et quelques shows bien sentis, et la machine était en route. A l’écoute de ce premier album, véritable condensé de fraîcheur et d’harmonies vocales qui n’est pas sans rappeler les premiers Belle & Sebastian, on s’étonne presque de ce sans-faute, habitués que nous sommes à ce que les plus beaux groupes restent confidentiels.

Au fond, il est plutôt réjouissant d’imaginer des milliers de kids britanniques troquant leurs galettes des Libertines pour celle des Magic Numbers. Et si la vie de Romeo Stodart a sans doute moins de chance d’atterrir en première page des tabloïds que celle du junkie en chef Pete Doherty, au moins le bonhomme barbu peut-il se targuer de savoir chanter et composer comme peu de ses contemporains – un argument que le leader des minables Babyshambles aura du mal à faire valoir.

Le goût des autres :
6 Jeff 7 Nicolas 5 Splinter