The Diseased Machine

Mutagenic Host

Dry Cough Records – 2025
par Simon, le 21 janvier 2025
7

Je pourrais consacrer les premières semaines de l’homme nouveau que je suis forcément devenu en 2025 par tenter de comprendre ce qu’on peut trouver à une Charli XCX, reprendre les tops des uns et des autres pour affiner ma novlangue musicale mais la réalité est autrement plus simple : 2025 sera, une fois de plus, l’occasion de me tartiner la gueule à coup de grands disques de metal extrême, trouvés au détour de blogs spécialisés et conçus par des groupes qui ne marcheront jamais vraiment au-delà des petites sphères de passionnés. Ça et écouter de façon monomaniaque la discographie d’Autechre, comme toujours. Un programme débile mais qui me réjouit au plus haut point. Et comme il faut un début à tout, cette année nouvelle prendra son top départ chez moi avec une grosse tranche de lard bien grasse : le premier album de Mutagenic Host.

Alors si la pochette et l’esthétique générale annoncent inévitablement une bonne compotée de death metal, rien n’indiquait à quelle sauce on allait se faire manger. Mais commençons par le commencement. Mutagenic Host a sorti une démo en 2023, The Genotoxic Demo, qui a séduit à peu près tout le monde, à commencer par Dry Cough Records qui a décidé de signer le premier album de ces Anglais un an plus tard. Slimelord, Coffin Mulch, Vacuous, Mortuary Spawn ou Celestial Sanctuary ont déjà prouvé ces dernières années la capacité de la nouvelle scène anglaise à proposer du death de darons. Viennent donc se rajouter à cette longue liste les cinq de Mutagenic Host et leur hybride death / hardcore bien dans la tendance. Monté sur un narratif qui attire l’attention sur la montée en puissance et les ravages de l’IA ainsi que sur son utilisation par les élites gouvernementales pour nous manipuler partout et tout le temps (sic), The Diseased Machine est une bombe à fragmentation, obsédante et viscérale.

Dix titres, une courte interlude au milieu et quarante minutes au compteur : The Diseased Machine est compact et furieusement composé. Ces mecs jouent comme des vétérans de guerre, usant et abusant de grosses suspensions hardcore pour tailler un death metal terriblement riche. Affublé d’une production qui frôle la perfection, cet album est rempli à ras bord de riffs mid-tempo qui tapent dans les genoux, de parties rapides qui n’auront aucun mal à provoquer des émeutes en live, des soli trop courts, de basses bien punk et de batteries calées au millimètre. L’équilibre est parfait entre les imbrications techniques, la richesse de l'offre et la lisibilité du projet.  The Diseased Machine s’offre même le luxe d’un single monté quasiment comme un tube pop avec « The Twisted Helix », incroyablement fédérateur et taillé pour l’expérience live. La trentaine d’écoutes le prouve sans trop de soucis : The Diseased Machine est le bon coup de ce début d’année. Addictif et totalement irrésistible.

Le goût des autres :