Some Cities

Doves

Heavenly Recordings – 2005
par Popop, le 15 février 2005
7

Etrange statut que celui de Doves, à la fois valeur sûre de la scène rock britannique et éternels outsiders, arrivant à rester excitant tout en appliquant à la lettre une formule archi-connue. Alors que leur musique semble taillée pour les stades, le trio en est réduit à se contenter d’un succès d’estime quand tant de hypes d’une saison se vendent à la pelle. Soyons clairs, "Some Cities" ne risque pas de venir bouleverser la donne, étant du même acabit que "Lost Souls" et "The Last Broadcast". A première vue, on pourrait même dire que ce troisième opus se présente comme la somme parfaite de ses prédécesseurs, conservant l’ambiance sombre du premier et le potentiel mélodique du second.

De ce constat, il faut bien tirer quelques conclusions. D’abord, si ce nouvel opus n’apporte pas grand-chose de neuf au son du groupe, il a au moins le mérite de prouver encore une fois à quel point les mancuniens sont passés maîtres dans l’écriture d’hymnes rock entêtants, Snowden et Black & White Town en tête. Ensuite, The Storm, avec son sample de Ryuichi Sakamoto, dévoile une nouvelle facette de Doves, expérimentant habilement tout en restant sur ses terres. Enfin, et c’est là que le bât blesse, à force de triturer la même formule dans tous les sens, le groupe n’évite pas toujours la redite pure et dure, Walk In Fire ressemblant à s’y méprendre à There Goes The Fear en moins efficace et Sky Starts Falling, potentiel single, repiquant la même rythmique saccadée que Pounding. Ce détail mis de côté, il faut bien avouer que l’écoute de "Some Cities" est un réel plaisir et que passé le premier réflexe de scepticisme blasé, on revient avec bonheur vers ce disque et sa sobre pochette noire et blanche, autre marque de fabrique du trio - sauf si vous vous êtes laissés tenter par l’édition limitée avec le DVD, auquel cas vous aurez droit à un mauve violacé dégoulinant et du plus mauvais effet. Les voies du marketing sont parfois impénétrables.