Parades

Efterklang

Leaf – 2007
par Simon, le 11 décembre 2007
8

Découvert avec bonheur il y a de cela trois ans, le collectif danois ne cesse d’étonner. Avec un album de la trempe de Tripper, album d’electronica chantée flamboyant et intimiste, il ne faisait aucun doute que la suite se ferait attendre avec une toute grande impatience. Réjouissez-vous donc car Efterklang n’a rien perdu de sa superbe au cours de cet exode que l’on souhaitait plus court, et revient frapper à la porte dans le plus grand fracas, ou plutôt avec la plus grande douceur.

Là où Tripper se voulait comme un album d’electronica bercée dans un bain organique, Parades inverse la donne et place en arrière-plan la matière digitale, comme pour mieux évoquer sa science du rêve. Dès les premières poussées de « Polygyne », Efterklang vous ouvre les portes d’un monde hors du temps, visiblement lointain, grâce à ses bleeps syncopés et ses chœurs d’outre-tombe. Faits de fanfares vocales libertines, les échos vont et viennent sans crier gare, se chevauchant sans jamais perdre en luminosité au travers de leurs tournoiements incessants. Une fois dans l’enceinte de cette ville fantomatique, les plans les plus fous se mettent à danser de manière enfantine et carillonnante, alternant avec cohérence les poésies chantées et les envolées organiques débordantes de mélancolie

Une bande son qui s’intègrerait à merveille aux longs métrages d’un certain Tim Burton, cachant en permanence une tristesse évidente dans des recoins obscurs, préférant montrer un visage d’enfant pour mieux se protéger. Finalement, on se retrouve assez vite dans les recoins de cette fresque multidimensionnelle, le temps pour nous de prendre préalablement nos marques au cœur de ces paysages clairs-obscurs. Une histoire de contraste en somme, qui évolue en une autarcie toute hermétique au monde extérieur. Du contraste entre l’organique et le digital aux murmures à peine soufflés, Efterklang trouve sans arrêt cette profondeur de champ exquise qui n’a de cesse de ravir l’auditeur attentif.

Pas de doute, les Danois ont trouvé avec Parades une nouvelle forme d’expression qui leur va à ravir, consacrant par là-même leur talent sans bornes. Inutile d’en dire plus, le mieux reste d’écouter, de se laisser bercer avec innocence par les volutes délicieuses proposées par ce disque charmeur. Grandement recommandé.

Le goût des autres :
7 Nicolas