Over The Years & Through The Woods

Queens Of The Stone Age

Polydor – 2005
par Popop, le 17 février 2005
7

Pour une machine de scène comme Queens Of The Stone Age, le passage par la case ‘live’ semblait inévitable. Après la réédition du très bon Lullabies To Paralyze avec un disque bonus de 7 titres live il y a quelques mois, voilà que débarque ce gargantuesque combiné CD / DVD regroupant pas moins de 75 minutes d’audio et 3 heures d’images captées à Londres lors de deux concerts au Kokos et à la Brixton Academy. Quiconque a vu le groupe cette année pourra témoigner de la puissance de leurs prestations, malgré le départ de Nick Oliveri et l’absence de Mark Lanegan, membre fantôme qui va et qui vient à sa guise. Devenu seul maître à bord, Josh Homme a su s’entourer d’une sacrée brochette de musiciens pour dépasser le carcan du studio.

Sur la seule foi du CD, on ne peut pas dire que les Queens gagnent ou perdent du passage au live. Une bonne moitié des morceaux choisis, de "Go With The Flow" à "Little Sister", ressemblent à s’y méprendre à leurs équivalents studio. Certes, les titres plus anciens comme "Regular John" (datant du premier album) gagnent en énergie mais c’est seulement lorsque les titres sont bousculés, étirés et se muent en des improvisations endiablées que le groupe se révèle vraiment intéressant (cf. le break au beau milieu de "No One Knows"). Par contre, le fan plus occasionnel sera ravi par la tracklist, Josh Homme se faisant un plaisir de plonger dans l’intégralité de son catalogue, et notamment dans les célèbres Desert Sessions, inhumant ici ou là des merveilles cachées ("Mexicola", "I Wanna Make It Wit Chu").

C’est lorsque l’on passe au DVD que l’on se rend compte de l’impact des Queens en concert. Le charisme de Josh Homme, évident malgré son côté statique, la puissance de frappe du batteur, les poses lascives de la bimbo au clavier (façon ex-star du porno reconvertie) hypnotisent littéralement le spectateur. Que ce soit dans la salle cosy de la Brixton Academy ou dans le petit club du Kokos, le groupe impose sa présence et n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour assurer. Il y a bien un moment où le chanteur s’en prend à un mec du public et l’insulte copieusement en prenant à partie le reste de la salle, mais en dehors de ça, il n’y en a que pour la musique et ça suffit amplement.

Côté bonus, des prestations datant de chaque époque de la carrière de Queens Of The Stone Age avec des featurings de Dave Grohl et Oliveri (période Songs For The Deaf), deux titres avec Billy Gibbons de ZZ Top et Mark Lanegan… Il ne manquait plus que les clips pour que l’anthologie soit parfaite. Et si tout ça ne vous donne pas envie d’aller voir Queens Of The Stone Age en concert, retournez jouer au Playmobil !