No Problem

Jamaica

Cooperative Music – 2010
par Julien Gas, le 7 septembre 2010
6

C'est l'histoire des Français de Jamaica qui se nommaient anciennement Poney Poney. Mais des relents de... poney envahissant toute la scène musicale, il fut temps pour eux de changer de nom, trop commun sans doute. Ils optèrent pour le flambant neuf Jamaica et s'acoquinèrent pour la production avec Xavier de Rosnay, le plus petit et le moins apathique du duo à la croix, Justice.

Si l'on devait qualifier en quelques lignes le duo français formé d'Antoine Hilaire et Florent Lyonnet, on dirait qu'il s'agit là d'un sous-Phoenix recouvert d'un vernis Ed Banger, capable de transformer des pop songs en gros rock FM bien dégoulinant et ultra-lisse. On pense parfois aux américains de Weezer et souvent à une musique de barbecue donnant l'envie de picoler des Budweisers autour de la piscine en dandinant du cul. Bref, le premier disque d'un groupe français qui buzze plus qu'il ne passionne.

Mais n'enlevons pourtant pas un certain talent à Jamaica, à savoir celui de balancer de bons refrains capables d'entrer vicieusement dans votre cerveau au début de l'été pour n'en ressortir qu'à la première grisaille venue. A ce petit jeu de l'efficacité redoutable, on retiendra, évidemment, « I Think I Like U2 », mais aussi « Cross The Fader » ou encore « Short and Entertaining ».  Au-delà de ces quelques titres assez fun, force est de constater que le groupe tourne très vite en rond: même production terriblement fatigante et, finalement, même refrains très adolescents. De plus, les beats lourds accompagnés de riffs parfois métal et de solos de guitare un peu kitschs finissent vite par foutre un mal de crâne pas possible. Jamaica nous aura pourtant fait danser une partie de l'été, quand on n’était pas trop regardant et que l'insouciance de la saison nous rendait parfois un peu con.

Le constat est donc clair: nous voilà confrontés à un disque qui, en dehors de son aspect immédiat et de son fascinant coté pop, n'apporte pas grand-chose. Un album à refourguer,une fois l'été terminé à ce qu'il reste de la génération fluo qui y mimeront, sans aucun doute, des solos de air guitar à s'en décrocher le coude, comme le faisait tonton Jean-Paul sur l’AC/DC de son époque. Parce que, finalement, Jamaica est un peu comme tonton Jean-Paul, sympa et bon vivant, mais toujours un peu trop vulgaire pour qu'on n'ose l'inviter à la table de nos amis.