Love In The Black Stack

The Hundred In The Hands

New Ancestors – 2017
par Yann, le 13 juillet 2017
7

Vous vous rappelez de The Hundred In The Hands? Mais si, un de ces groupes signé sur Warp quand la tendance du label était à s'étendre tous azimuts au-delà de son catalogue habituel. Le duo avait d'ailleurs sorti un bon album de pop, avant de suivre sur un second long format où l'absence d'un vrai producteur s'entendait un peu trop. Du coup, depuis 2012, rien de neuf sous le soleil, jusqu'à cet été, où le groupe sort sur sa propre structure New Ancestors un troisième disque nettement plus personnel.

Plus personnel ne veut évidemment pas dire révolutionnaire. "Red Eyes Rising", le morceau d'ouverture, aurait tout à fait sa place sur le Silent Shout de The Knife. Une belle référence qui met en confiance, mais qui ment un peu sur la marchandise: Love In The Black Stack part un peu dans tous les sens, et c'est bien. Si "Pale Moon Out" tente la balade synth-pop classique avec une certaine réussite, l'interlude "Psalm Sung Love" et "Felt A Love" intègre des éléments jazzy surprenants, tant dans les sons que dans la structure du morceau. Plus loin, "Proof Of Love" convoque la Bjork tribale de Medúlla quand "Wade Up" évoque le big beat des Chemical Brothers avec ses basses profondes et ses sons cuivrés.

Le point commun dans tout cela? La voix éthérée d'Eleanore Everdell, qui avait parfois valu au groupe la qualification de dream pop. Paradoxalement, c'est peut-être le point faible de l'album: l'interprétation des titres manque grandement d'énergie et de variation, avec pour conséquence d'aplatir l'ensemble, même les meilleurs titres. Car à côté de cela, la production de Vito Roccoforte et Gabriel Andruzzi (qui ont notamment travaillé pour The Rapture) donne une vraie direction à chaque morceau.

On l'aura compris, Love In The Black Stack n'est pas un grand album. Il lui manque une cohérence, et une direction vocale plus forte. Mais pour un groupe qu'on n'aurait pas trop imaginé revoir dans les rayons "nouveautés" des disquaires (oui, ça existe encore), le résultat est bien meilleur qu'espéré et satisfera les amateurs de bonne pop.