La Roux

La Roux

Polydor – 2009
par Soul Brotha, le 17 août 2009
4

C'est qu'on l'a un peu vue partout cette petite rouquine depuis le début de l'année, alors vous pensez bien qu'on était en droit de l'attendre de pied ferme, son premier album. La Roux est l'exemple type d'artiste à buzz. Portée par la force d'attraction du label branchouille Kitsuné, on l'a entendue dans à peu près tous les sites, magazines, émissions, clubs considérés comme "hype". "Quicksand" est d'ores et déjà un des tubes de l'année. Pourtant, et c'est malheureux, La Roux est un pétard mouillé, ni plus ni moins.

Ca paraît virulent dit comme ça de façon définitive mais c'est pourtant vrai. Le truc d'Elly Jackson (le nom de cette petite femme orange), c'est le revival pop 80's. Sympa sur un ou deux morceaux (et encore, certains remixes sont plus puissants que les originaux, comme celui de "In For The Kill" par Lifelike) cette tendance sur tout un album, c'est la migraine assurée.

Alors oui, ça marche sur les singles connus et sur d'autres morceaux comme "I'm Not Your Toy" ou "Fascination" mais pour le reste, cet album est plus une longue symphonie d'ennui qu'autre chose. L'ensemble est rébarbatif, convenu, et la voix de La Roux est finalement assez monocorde et lassante sur la longueur. Il est aussi probable que la piètre qualité de la production n'aide pas à mettre son organe en valeur. En effet, on ne pourra pas reprocher à cet album de s'éparpiller d'un point de vue instrumental mais, franchement, tous ces synthétiseurs, c'est assez insupportable à la longue. On n'est pas tous des spécialistes de la pop électronique des années 80 mais on peut penser qu'il y avait un petit plus que des synthés dans tous les sens, des bruitages de jeux vidéos et des rythmiques binaires...

Bref, ce premier essai éponyme de La Roux est donc est une franche déception. Plus qu'un simple raté, on a l'impression de s'être fait escroquer en ayant attendu aussi sérieusement une artiste survendue. On a aussi cette désagréable sensation d'avoir fait le tour de l'univers de l'artiste avec les singles; la curiosité faisant vite place à l'ennui au fil du disque. Dommage, avec un brin de voix un peu plus consistant et, surtout, une production musicale mieux dirigée, le résultat aurait probablement été plus intéressant. Ici, ce projet semble surtout être davantage la résultante d'un énième buzz abusif que d'une réelle démarche artistique de dépoussiérage musical.

Le goût des autres :
5 Popop 7 Simon