Keep Reachin Up

Nicole Willis

Differ-ant – 2006
par Jeff, le 8 décembre 2006
8

Nicole Willis aime passionnément la Motown et depuis des années, elle nous le fait savoir avec des disques prenant la forme d’hommages en bonne et due forme à cet âge d’or de la musique. Pourtant, si les deux premières livraisons de cette dame (qui est accessoirement l’épouse du touche-à-tout suédois Jimi Tenor) ont bénéficié d’une distribution et d’un succès plutôt confidentiels, Keep Reachin’ Up devrait permettre à la diva américaine de franchir un cap important dans sa quête de succès. Court et exempt de tout reproche, Keep Reachin’ Up est - à juste titre - considéré comme l’un des tous grands albums de soul/funk de l’année écoulée. A l’écoute des dix titres de Keep Reachin’ Up, on comprend rapidement que ces louanges sont le fait quasi exclusif de l’association magique entre la voix puissante de Nicole Willis et la prestation de son backing band, les superbes Soul Investigators. En effet, c’est en grande partie grâce à ces derniers (qui ne figuraient pas sur les deux premiers albums de Nicole Willis) que la mayonnaise prend avec tellement de facilité. Mais contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, Nicole Willis ne se l’est pas jouée Cat Power en s’acoquinant avec une bande de vieux briscards ayant collaboré avec d’anciennes gloires. Non, les Soul Investigators, c’est une fine équipe de dix... Finlandais qui bouffent de la soul et du funk "vintage" par caisses entières de vinyles depuis leur plus tendre enfance. Les écouter dérouler leur mélodies puissantes et entraînantes faites de cordes, de cuivres et d’instruments à vent (essayez donc de résister à « Invisible Man » ou « Holdin’ On »), les sentir porter Nicole Willis vers des sommets de performance vocale (sur « Keep Reachin’ Up » notamment), c’est ressusciter le temps d’un album trop court Aretha Franklin ou d'autres grandes voix féminines de l'époque. Il faut dire que ce petit retour dans le passé est rendu encore plus aisé par une production « old school » du meilleur effet qui fait qu’il est difficile de dire si ce disque a été enregistré en 2006 ou en 1966. Finalement, écouter Keep Reachin’ Up, c’est comme boire un Canada Dry : ça a le goût de la Motown mais ce n’est pas de la Motown. Mais étant moi-même un grand amateur de Motown ET de Canada Dry, je ne peux vous conseiller qu’une seule chose: vous ruer sur cet album et le consommer sans modération.

Le goût des autres :
9 Nicolas 9 Soul Brotha