I’ll Be Lightning

Liam Finn

Fargo – 2008
par Nicolas, le 11 mars 2009
9

Quel est le point commun entre Andrew Bird, Shearwater, Emily Loizeau et les Great Lake Swimmers ? Une question facile pour nos lecteurs assidus : avoir transité par Fargo, l’écurie de Michel Pampelune. Si cette dernière a conservé en son sein l’égérie folk Alela Diane, elle n’en a pas moins perdu quelques-uns de ses plus beaux fleurons au cours des deux dernières années. Malgré ces défections, certes dommageables, le label parisien poursuit son inlassable travail de prospection et de défrichage qui nous permet de découvrir bien avant le commun des mortels les futurs oiseaux rares de la musique indépendante de demain.

Alors même si le nom de Finn (à ne pas confondre avec Finn.) fera vibrer les inconditionnels de Crowded House, il ne s’agit pas ici de Neil, le père, mais bien de Liam, le fils. Héritant de son paternel une certaine sensibilité pop, le jeune Néo-Zélandais exilé à Londres a sorti en septembre dernier I’ll Be Lightning, un premier effort solo aussi foisonnant que débonnaire. Et si nous revenons aujourd’hui sur Liam Finn, c’est tout simplement que son album n’a pas quitté notre platine depuis sa sortie, au point qu’on ait oublié d’en parler. Pour tout dire, on aime la façon dont le songwriter kiwi explore et surtout explose la palette pop – notamment sur les singles « Better To Be » et « Second Chance ». Des Beatles à Elliott Smith, en passant tantôt par Eels et Supergrass, le diaphragme de cet I’ll Be Lightning s’avère à tel point ouvert que l’on passe en moins de temps qu’il ne faut pour le dire de la joie à la nostalgie. Et si cette dernière n’est qu’éphémère, elle nous permet de mesurer tout le talent de ce one-man-band scénique, à l’image d’un Andrew Bird justement, qui la joue tout autant en solitaire lors de la conception de l’album. De la production à la conception de la pochette, Liam Finn prend pratiquement tout en charge, ce qui confère à l’album un cachet artisanal, amplifié par un enregistrement analogique et par l’utilisation de certaines démos à l’état brut. Bien que la production puisse paraître un rien bancale, ce disque est d’une fraîcheur telle qu’il ne laissera pas indifférents les amateurs de parfaites vignettes pop.

Une fois encore, Fargo nous aura donc fait découvrir un artiste de grand talent qui, sans avoir trop l’air d’y toucher, nous livre une petite merveille avec I’ll Be Lightning. Quant aux éternels insatisfaits, ils trouveront facilement matière à critiquer ce qui reste tout de même un coup d’essai. À ce titre, on peut dire qu’il ne manque plus qu’à Liam Finn de le transformer et le tour sera alors joué. On attend la suite avec impatience…

Le goût des autres :
8 Popop