Hands

Little Boots

Sixsevenine – 2009
par Popop, le 30 juillet 2009
7

C’est le débat qui fait rage depuis le début de l’été outre-Manche : La Roux ou Little Boots ? La rouquine ou la blondasse ? Après plusieurs années de vaches maigres où il a fallu se contenter de transfuges des USA ou de Lily Allen (ce qui n'est déjà pas si mal, au moins pour cette dernière), le Royaume-Uni renoue enfin avec les duels de pop stars grâce à deux nouvelles égéries résolument dans l’ère du temps. Résultat, il n’en fallait pas plus pour que les radars médiatiques s’affolent : charts, tabloids, NME… Tout le monde est sur le ponton pour assister à un duel d’autant plus fantaisiste que les deux jeunes femmes ne jouent résolument pas dans la même catégorie.

Si La Roux remet au goût du jour l’électro-pop 80’s avec son look à la Bowie période Ziggy Stardust, Victoria Christina Hesketh et ses petites bottines proposent une démarche nettement moins intello : faire revivre la disco en la modernisant un peu – ce qui est relativement ironique de la part de l’ancienne chanteuse du groupe Dead Disco. Il suffit d’ailleurs d’écouter son single estival, "New In Town" (diffusé en boucle dans tous les supermarchés de vos vacances au rayon primeur), pour comprendre que l’on est en face d’une artiste dont l’objectif premier est de faire remuer les fluo-kids sur les dancefloors. D’où un racolage plus actif que passif, un gros son bien moelleux et des refrains putassiers qui vous collent aux neurones dès la première écoute sans pour autant tomber dans la vulgarité des Ting Tings par exemple.

Car malgré un packaging ‘indie’, Hands ressemble à s’y méprendre à une leçon de pop mainstream - 1ère année disco, option bubblegum. Mais pas une leçon chiante façon cours magistral, hein, plutôt une session de rattrapage du samedi soir pour les losers du fond de la classe avec en guise de prof une remplaçante un peu sexy. Et c’est vrai qu’à partir du moment où on fait une croix sur le marketing et qu’on assimile le fait que Little Boots n’est pas plus indie que Britney Spears, ce premier album se consomme pour ce qu’il est : un véritable petit bonheur régressif, gorgé de tubes malins et de pop-songs endiablées sur lesquelles on a juste rajouté quelques couches d’électro pour faire un peu plus sérieux.

Mais quel que soit l’habillage, le fond reste le même. Et à part une poignée de ballades peu convaincantes, tous les titres de Hands sont taillés pour l’été, les néons des boîtes de nuit, les radios et les charts. "Stuck On Repeat" et son rythme hypnotique, "Remedy" et ses harmonies ABBAesques, "Ghost" et ses flirts ska, "Earthquake" et son refrain aguicheur... des tubes et encore des tubes ! Finalement, dans la guéguerre qui l’oppose à La Roux, c’est à se demander si la fraîcheur de Little Boots n’aurait pas nos faveurs. Disque de l’été en tout cas. Pour le reste, on verra à la rentrée…

Le goût des autres :
7 Jeff 5 Julien Gas