Go March

Go March

Unday Records – 2015
par Yann, le 13 janvier 2016
7

On ne le dira jamais assez, mais découvrir de la bonne musique, ça passe souvent par une pointe de curiosité. Juste ça. Ainsi, j'ai découvert Go March chez mon disquaire - vous savez, cet endroit où des fous continuent d'acheter de la musique physique. J'y étais pour acheter le CD de l'excellent 2007 de Die Verboten (nota bene : le disque n'existe pas sous ce format, ils n'ont pressé que des vinyls) et le premier disque Go March passait en fond sonore. Intrigué par ce post-rock boosté aux claviers, on me renseigne. Quelques conseils éclairés plus tard, je suis reparti avec un exemplaire.

Il faut dire que, même si le résultat est complètement différent, il ne fait aucun doute que le trio anversois partage certainement des influences avec celles exploitées par les frères Dewaele sur l'album de Die Verboten. Et si ces derniers ont plutôt trituré des claviers et séquenceurs pour les exprimer, pour Go March, c'est dans des jams guitare/clavier/batterie que les morceaux se sont construits.

C'est d'ailleurs la principale qualité de ce disque : préserver une certaine énergie spontanée alors que le style auquel on les rattacherait - le post-rock - est souvent bien trop intellectualisé. Ici, on saupoudre ça d'une rythmique kraut, on fait parler un certain sens mélodique et le tout sonne alors comme une version belge (oui, ça s'entend sur certaines guitares "pop champêtres" typiques du rock Blanc-Bleu-Belge) de Electric Electric. C'est du post-rock, oui, mais qui va davantage puiser dans l'énergie que dans l'émotion.

Évidemment, le disque n'est pas parfait. Chaque morceau est l'occasion d'alterner entre excellentes séquences et passages plus médiocres. La qualité purement technique de l'enregistrement se montre parfois limitée et la simplicité mélodique vire parfois à la niaiserie. "Rise", le titre choisi comme single, est d'ailleurs plus faible que l'ensemble, même si sans doute plus radiophonique. Ne vous laissez donc pas décourager et écoutez "Chase", "Like A Record" ou simplement le titre d'ouverture "The Ship Of Bambi", tous bien équilibrés.

À l'arrivée et malgré les quelques griefs évoqués plus haut, on se dit que c'est quand même bien agréable de disposer d'un disque accessible, agréable, direct et sans arrogance dans un style qui tourne en rond depuis pas mal de temps. On ne peut donc que saluer la performance et souhaiter bonne continuation au trio.