Discovered - A Collection Of Daft Funk Samples

Various Artists

Rapster – 2008
par Simon, le 2 janvier 2008
3

Si tourner autour des Daft Punk se révèle une aventure fructifiante d’un point de vue musical, cela s’avère vrai aussi d’un point de vue purement commercial. Il ne faisait aucun doute que nous aurions eu droit à ces quelques pratiques dilatoires avant la fin de l’année compte tenu du come-back interplanétaire que nous offrent les deux Parisiens après un prestation live grandiose, car le gentil label Rapster nous propose ici un recueil des titres samplés avec allégresse par les Daft au cours de leur discographie bien chargée.

Difficile de dissocier cette prise d’initiative d’une grosse opération lucrative car à moins d’avoir une sérieuse dent contre les deux robots, divulguer ainsi leurs secrets les mieux gardés à cette époque de l’année (en effet, la sortie du disque coïncidant étonnamment avec la sortie de l’album live) assure sans plus de mal une réussite commerciale évidente. Evidemment, pour les plus détracteurs d’entre nous, ce disque raisonne comme un juste éclaircissement sur le passé créatif des Daft, une sorte d’opération mains propres qui serait de nature à redonner un peu de cette gloire d’antan à tous ces groupes revisités. Le problème qui saute aux yeux dès la première écoute, c’est que bien peu de ces douze titres ne parvient à élever suffisamment le niveau pour pouvoir espérer nous faire regretter sa version réactualisée, pire même, mis à part « Release The Beast » ou le « Supernature » de Cerrone, on peut sans trop de risque dire que ces titres sont essentiellement mauvais. Un joli fourre-tout qui s’apparente à un vide-grenier désorganisé, conscient qu’il n’ira pas bien loin sans l’étiquette promotionnelle mentionnant que les deux électroniciens se situent en aval de toutes ces productions.

Alors comment ne pas regarder cette bouillie disco/funk eighties comme une déception toute légitime ? Peut-être en se disant que le contraire eut été étonnant, en se disant que l’usage du remix, à ce stade-là, révèle plus de la pratique salutaire que du vol le plus sordide. Après tout, Richard D. James avouait lui aussi ne retravailler que des titres sans avenir, que remixer un bon titre relevait d’une pernicieuse prétention. Toujours est-il que nous vous déconseillons fortement ce disque, qui ne dessert à ce jour aucune cause digne de ce nom, la faute à un désir provocateur et profondément opportuniste. C’est triste.