Ciel De Fête

Alexandre Varlet

Fargo – 2007
par Nicolas, le 18 septembre 2007
7

Quand Fargo sortit L'Autre Bout Du Monde, le premier album d’Emily Loizeau, on s’était dit qu’il s’agirait certainement d’un "one shot" dans un catalogue spécialisé en country-rock-folk américain. Pourtant, il ne faudra qu’une petite année au label parisien pour remettre le couvert avec Ciel De Fête, le troisième album d’Alexandre Varlet qui confirme la nouvelle orientation prise par Fargo. Avec énormément de réussite tant les deux signatures francophones baignent dans des univers singuliers…

Ainsi, Alexandre Varlet revient après plus de quatre années d’absence consécutives à la sortie d’une Dragueuse De Fond qui, bien qu’applaudie par la critique, ne connaîtra pas le succès escompté. Pendant que certains, à l’image de Vincent Delerm ou de Bénabar, rencontraient un succès à l’extrême opposé de leur talent, le Rochelais, lui, rongeait son frein du côté de Marseille avant qu’il revienne là où on ne l’attendait pas, c’est-à-dire sur Fargo Records. Accompagné de Nicolas Leroux (Overhead), Alexandre Varlet s’est donc décidé à enregistrer à la maison un album à la fois plus direct et plus rock, dans l’esprit d’un live en quelque sorte. Outre des instrumentations d’influences anglo-saxonnes, Ciel De Fête laisse Alexandre Varlet déployer sa voix rocailleuse sur des textes respirant la poésie du réel. Si son discours se fait tantôt acerbe, tantôt mélancolique, il en ressort un portrait contrasté des relations humaines. Bien que la thématique ait déjà été ressassée à maintes reprises, Alexandre Varlet se distingue tant par la richesse de ses textes, balançant continuellement entre raffinement et (fausse) grossièreté, que par ses mélodies qui collent remarquablement aux paroles, entre ombres et éclaircies.

Au sortir de son troisième album, le chanteur de La Rochelle semble être arrivé à bon port, que l’on espère celui du succès. Mais au-delà de ça, Ciel De Fête sonne véritablement comme l’aboutissement pour un homme ayant gagné en maturité. Moins naïves que par le passé, ses compositions se révèlent à la fois plus justes et plus spontanées dans le propos. En 2007, le baromètre est donc au beau fixe pour Alexandre Varlet. Et on ne vous parle même pas du ciel.