Attack Decay Sustain Release

Simian Mobile Disco

Wichita Recordings – 2007
par Simon, le 9 août 2007
6

Il ne manquait plus qu’eux. Si l’année 2007 est déjà une année bien remplie en révélations, elle est surtout une année marquée par les sorties très attendues de la part des géants de la hype, une explosion qui se faisait attendre depuis une poignée de maxis incendiaires. D’abord Kitsuné et leurs poulains Digitalism, ensuite Ed Banger avec son duo interplanétaire Justice, c’est maintenant au tour des Anglais de Simian Mobile Disco de tenter de justifier le buzz omniprésent qui l’auréole depuis un certain « hustler ».

Ces deux échappés du quatuor originaire Simian (dont le titre « Never Be Alone » fut utilisé comme une rampe de lancement par les deux Français précités) commencent les hostilités sous des cieux pour le moins connus : les grosses basses sont de sortie, et les samples pro-dancefloors ne se font pas prier pour matraquer d’entrée de jeu un album qui s’annonce forcément festif. On arrive rapidement aux deux singles en puissance : le maintenant connu « hustler » qui n’a rien perdu de sa puissance ravageuse au cours de l’opération, le titre « It’s The Beat », lui, ne ménage pas ses efforts pour imposer une bonne leçon de « savoir-danser » grâce à ses ambiances kraftwerkiennes délicieuses et son sample tiré du monument de Technotronic, « Pump Up The Jam ». « Tits & Acid » tire son épingle du jeu avec brio, et clôt par là la moitié d’un disque bien fourni en petites bombes survitaminées. Mais qu’on se le dise tout de suite, l’euphorie sera de courte durée car passé le cap du cinquième titre, le duo tombe sans raison dans l’insipide le plus affligeant. Ainsi, après un « I Believe » tristounet, les plages s’enchaînent sans la moindre passion, le tout étant relégué derrière une façade club déplaisante et trop légère pour être prise au sérieux. C’est sans le moindre poil de cohérence sur le caillou que Simian parcourt des ambiances déjà tant visitées par d’autres qu’on pensait beaucoup moins talentueux qu’eux. Mais pouvait-on attendre d’eux autre chose qu’une machine à danser ou bien est-ce là la preuve que nous ne savons plus apprécier les titres qui ne se révèlent pas instantanément à nos oreilles ? (L"Edbangerisation" est en marche).

J’opterai, dépité, pour la première option car l’album ne se résume au final que comme un disque idéal pour ces soirées où se déchirent les titres les plus catchy. Un disque qui aurait été plus à sa place coincé dans un simple maxi 5 titres tant le niveau de l’album est inégal, et sur lequel on aurait peur de souffler trop fort pour éviter que ce qu’il reste de plaisir se fonde dans le reste de la masse électronique. Une semi-réussite pour certains, une déception totale pour les autres. Un coup d’esbroufe tout au plus.

Le goût des autres :
9 Julien 7 Laurent_old 6 Nicolas 7 Julien Gas