All The Plans

Starsailor

Virgin Records – 2009
par Popop, le 19 mars 2009
3

Starsailor… Rien que d’écrire ce nom, un rictus recouvre mon visage et des picotements commencent à se faire sentir au bout de mes doigts : ils veulent du sang, de l’humiliation, des mots acérés et du disque concassé. Cible facile mais justifiée, le groupe de James Walsh est symptomatique du mal qui ronge trop de groupes anglais depuis trop d’années : la tiédeur et l’absence de prise de risque. A l’instar de Snow Patrol, Stereophonics, Keane ou dans une moindre mesure Coldplay et Travis, Starsailor se contente de pondre régulièrement le même disque, avec une précision de métronome : mêmes accords, mêmes arrangements, même mélodies ! On change un peu le packaging et zou, roulez jeunesse !

Le problème, c’est que si ça peut passer la première voire la seconde fois, à partir de la troisième, les ficelles commencent à se voir et un sentiment d’agacement finit par prendre le dessus. Surtout que pour la plupart des groupes cités ci-dessus, et encore plus dans le cas qui nous intéresse ici, le tout est accompagné par un charisme de bulot et une ambition au ras des pâquerettes qui rendent la démarche encore plus irritante. On ne peut pourtant pas dire que les Britanniques soient entièrement dénués de talent - ils ont déjà prouvé par le passé qu’ils savaient trousser une bonne pop-song et ils le confirment ici avec "The Thames", "Listen Up" ou "All The Plans". Mais il se dégage de ce nouvel album une telle mollesse, un tel sur-place, une telle fainéantise que les quelques bons morceaux disséminés ici et là (un au début, un à la fin pour faire bonne figure) ne donnent même pas envie de défendre la cause du groupe.

Pire, une version remixée par Stuart Price du premier single, "Tell Me It’s Not Over", avec Brandon Flowers des Killers en guest, circule actuellement sur la toile : est-ce que l’on pourrait m’expliquer pourquoi cette version en tout point supérieure à l’original n’apparaît pas sur All The Plans ? Trop fun pour le bouffeur de porridge moyen ? Ou pas assez larmoyant pour la ménagère britannique de moins de 50 ans qui se caresse devant un plat de bigorneaux (à moins que ce ne soit une photo du groupe, difficile de les différencier) ? Bref, Starsailor en 2009, c’est du U2 ‘light’, une musique aseptisée, formatée pour les charts et produite par 4 types besogneux mais clairement en manque d’inspiration. Et quitte à se farcir de la pop britannique taillée pour les stades, on préférera se tourner du côté du nouveau Depeche Mode.

Le goût des autres :
2 Splinter