Dossier

Les meilleurs crus 2009 (albums)

par Tibo, le 21 décembre 2009
  • 30.Years of RefusalMorrissey

    « After all these years, I find I'm OK by myself. And I don't need you and I never have ». Que dire de plus ? Spéciale dédicace aux fans râleurs et à ceux qui fantasment sur une reformation improbable des Smiths : Years Of Refusal se hisse aisément tout en haut du panthéon personnel du Moz, aux côtés de l’élégant Vauxhall & I dont il est l’antithèse parfaite.

    Lire la chronique

  • 29.HumbugArctic Monkeys

    Sans vouloir se positionner au cœur du débat entre ceux qui pensent : « Les Arctic Monkeys sont des gamins à minettes » et ceux qui hurlent : « Les Arctic Monkeys sont les nouveaux Beatles », on dira simplement qu’ils ont pondu un album de rock à consonance psyché plus qu’honnête, qui, sans être un must du genre, à toutes les qualités pour plaire à l’amateur de rock raisonnablement cultivé. Le genre de galette qu’on aime se voir servir de la part d’un groupe qui ne devait pas survivre plus d’un an…

    Lire la chronique

  • 28.Night MusicEtienne Jaumet

    il faut bien l’avouer, le petit frenchie n’était pas sur papier le candidat le plus prompt à venir titiller la grande musique de Détroit. Alors comme pour conjurer le sort, Étienne a eu la sage (et persévérante) idée de gratter jusqu’à l’os pour se voir aidé dans sa tâche par un certain Carl Craig, légende vivante parmi les producteurs de la Motor City. Étienne vient là de réaliser un sérieux exploit : être l’un des rares européens autorisés, avec Laurent Garnier et Moritz Von Oswald de Basic Channel, à côtoyer le cercle très fermé des poètes du clavier.

    Lire la chronique

  • 27.The B SuiteKrazy Baldhead

    The B Suite étonne. Par sa configuration tout d’abord : conçu comme quatre grandes pièces (appelées ici « Movement ») elles-mêmes subdivisé en chapitres (appelés « Part »), l’album tient le bon bout en se présentant comme extrêmement cohérent tout en se permettant d’imposer librement sa créativité au cœur des quatre longues saynètes. Donc, chose assez rare pour être soulignée pour un disque signé Ed Banger, plusieurs écoutes seront nécessaires pour atteindre le substrat de The B-Suite. Ensuite notre Marseillais étonne par son traitement du son. Krazy Baldhead marche, trottine et court sans jamais souffrir d’un point de côté : en permanence, celui-ci fait varier les hauteurs, les vitesses de croisière en prenant le temps de remplir sa prose de claviers taillés aux millimètres.

    Lire la chronique

  • 26.Disko DrunkardsThe Glimmers present Disko Drunkards

    Ceux et celles d'entre vous qui sont déjà tombés sur un mix des Glimmers pourront vous le dire: ces mecs ne sont pas du genre à pécher par étroitesse d'esprit, bien au contraire. Il était donc logique que ce nouveau chapitre de leur carrière ne soit pas une exploration en règle d'un genre bien défini. Réunie dans un studio, cette joyeuse bande ne perd pas un instant pour donner le ton et balance dans un chaudron bouillant tout ce qui plaît à ses protagonistes : rock, disco, post-punk, funk et house se sont donné rendez-vous pour une douzaine de tracks toutes plus percutantes les unes que les autres, à commencer par la réinterprétation tout en suavité du kitschissime « Physical » d’Olivia Newton-John.

    Lire la chronique

  • 25.Up From BelowEdward Sharpe & The Magnetic Zero's

    C’est bien connu, les raisons de détester les hippies sont nombreuses. Ces mecs se foutent de tout, y compris de leur hygiène corporelle, sont d'une mollesse exaspérante et vous sortent des théories fumistes sur la gestion et l’organisation de notre belle planète. Par contre, il vous sera bien difficile de ne pas tomber sous le charme du folk foutraque et habité d’Edward Sharpe et de ses Magnetic Zeros. Fait de bric et broc, enregistré avec les moyens du bord sur du matos plus âgé que le groupe et dégageant une exaltante odeur de fraîcheur, Up From Below est de ces albums qu’il serait de mauvais ton de laisser végéter dans la catégorie "sous Arcade Fire" tant la formation américaine semble détenir suffisamment de talent pour s'imposer durablement dans notre paysage musical.

    Lire la chronique

  • 24.Xerrox vol. 2Alva Noto

    Plus mélancoliques, voire profondément désabusées, les lentes avancées du son créent à nouveau la grandeur musicale à partir du vide physique. Une musique protestante en ce qu’elle évacue les apparats ostentatoires qui en ternissent sa profondeur spirituelle pour ne garder que le minimum minimorum essentiel à la poursuite de ses intérêts. Ce programme, tout ce qu’il y a de plus antichrétien dans sa conception, se retourne légitimement vers son propre intérieur pour en observer ses incertitudes à la lumière de l’indiciblement vrai, s'ouvrant ainsi pleinement à l'autre avec une énergie retrouvée. Mais dépouillée de toute consonance religieuse, Xerrox Vol.2 fait donc ici d’Alva Noto le premier apôtre d’une religion séculière aux accents de perfection. Quand on sait que la série comptera cinq volumes, on se rend compte que l’Allemand est en train d’écrire une des plus belles pages du minimalisme électronique, n’en déplaise à Fennesz ou Tim Hecker.

    Lire la chronique

  • 23.Plaine InondableFrànçois And The Atlas Mountains

    Ils vous le diront tous, la particularité de Frànçois & The Atlas Mountains réside dans le chant, véritable entrelacs entre langues française et anglaise. Aussi déroutant soit-il, ce savant mélange ne tourne jamais à la confrontation. Bien au contraire. Tout sur cette Plaine Inondable en appelle à l’onirisme et à l’harmonie. Baigné d’un voile de mélancolie. Seule constante : un halo de lumière nous permet de naviguer à vue, sans risquer de nous perdre dans les méandres de ces plaines inondables, quelque part entre Belle & Sebastian et Dominique A.

    Lire la chronique

  • 22.Galaxy of NowhereMondkopf

    En cette fin d'année, la France électronique a une fois de plus toutes les raisons d'arborer un large sourire. En effet, avec Krazy Baldhead, Birdy Nam Nam, Yuksek ou les joyeux drilles de Sound Pellegrino, ils ont été nombreux à défendre dans une débauche de couleurs (parfois un peu trop criardes…) leur vision d'une électro plus qu'hédoniste. Mais il conviendrait de ne pas oublier dans ce cortège de louanges Mondkopf et son Galaxy of Nowhere en or massif. Adepte d'une electronica/IDM intelligente sans être intello, le jeune Français est aujourd'hui l'un des "metteurs en sons" les plus prometteurs de l'Hexagone, dont les nappes et les kicks continueront de résonner dans nos oreilles en 2010, contrairement aux exubérantes pérégrinations des quelques porte-étendards cités plus haut.

  • 21.MannersPassion Pit

    À force de parler de groupes jetables, de gonfler ce concept à toutes les occasions, il y a à se demander si les torts ne sont pas partagés, si les auditeurs ne sont pas aussi fautifs que les acteurs de l'industrie concernant ce recyclage permanent des forces en présence. Voyez Passion Pit: en l'espace d'un an, ils ont été idéalisés pour un EP pas aussi bien qu'on le dit puis humiliés pour un premier album loin d'être aussi catastrophique qu'annoncé. Le groupe de Michael Angelakos n'a certes pas inventé la poudre (il ne s'agit toujours que d'un MGMT à propulsion rétro-fluo), mais il n'a pas non plus déclenché la moindre pandémie et n'est à notre connaissance impliqué dans aucun trafic d'armes. Faisons preuve d'un peu de retenue : Manners n'est ni le chef d'œuvre attendu – sans raison, ni le raté intégral qu'on déplore à droite à gauche. C'est juste un vrai disque pop, populaire et criard, aussi fatiguant qu'exaltant. Et comme on a un peu l'esprit de contradiction sur Goûte Mes Disques, on vous le recommande chaudement, consommé avec modération, en accompagnement d'une matinée salée ou d'une soirée quelque peu brouillée.