Dossier

Les meilleurs crus 2009 (albums)

par Tibo, le 21 décembre 2009
  • 10.BlakrocBlakroc

    Blakroc est un miracle. Il s'agit du premier projet crédible de fusion hip hop/rock. Personne ne s'est compromis dans cette histoire, les Black Keys ont fourni une prestation musicale éclatante au service d'un crew de rappeurs en pleine forme. Ce projet excitant est un des meilleurs album hip hop de ces dernières années: un groupe de rock qui propose sa lecture de la musique rap et qui se débrouille pour que ce soit brillant, oui, clairement, c'est un miracle.

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  • 9.Sadly, The Future Is No Longer That It WasLeyland Kirby

    Sadly Is No Longer What It Was est un essai musical sur le vide du post-modernisme humain, sur la difficulté de l’insertion dans un monde devenu trop immédiat, sur l’héroïsme de la survivance humaine. En bref, la bande originale sans fioritures d’un monde en déclin. Le temps est devenu une valeur inestimable et Leyland Kirby l’a compris : pas un titre ne trône en dessous des huit minutes (comptant trois pièces monumentales avoisinant chacune la demi-heure) comme un appel au calme, comme une ultime proposition de vie. Alors bien sur, fouiller si profond dans les abysses mélancoliques de l’esprit humain est une tâche fastidieuse d’implication, à tel point que ce qui devait être à l’origine contenu dans un seul disque s’est étendu sur trois disques pour un peu plus de quatre heures d’intensité ambiant.

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  • 8.AlbumGirls

    A priori, il n'était pas facile de savoir si l'Album de Girls méritait vraiment notre attention. Des mecs qui s'appellent "Filles" et qui créent un buzz sorti de nulle part avec une attitude vaguement émo, vaguement Sofia Coppolienne, nous avions de quoi être perplexe.s Tout au moins pouvions nous raisonnablement penser pouvoir laisser les médias plus généralistes s'emparer du phénomène en nous en lavant tranquillement les mains. Mais quand Pitchfork met 9,1/10 à un disque on se dit que quand même, il doit y avoir un truc. Et effectivement, la lecture d'Album de quelques secondes entamée, on a déjà envie de devenir fan sur Facebook.

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  • 7.Everything Is NewJack Peñate

    Everythings Is New n'est rien de moins que l'une des plus belles surprises de cette première moitié d'année 2009 et semble être l'œuvre d'un nouvel homme. Et là où peu imaginaient le petit-fils de l'écrivain Mervyn Peake parvenir à se faire un nom de le monde impitoyable du 'music biz', le voilà qu'il s'impose avec ces neuf nouveaux titres comme l'un des artistes sur lesquels on peut désormais compter. Bref, concis et d'une évidence confondante, Everything Is New ne pouvait être plus judicieusement intitulé. On y retrouve un artiste qui a renoncé à une certaine facilité et mis de côté les schémas 'indie pop matinée de ska et de reggae' qu'il répétait à l'envi sur Matinée. Et si Jack Peñate a toujours un faible pour les mélodies aux forts accents estivaux, la forme a quant à elle subi un sérieux ravalement de façade – une transformation qu'il convient ici d'attribuer en grande partie au travail (une fois de plus impeccable) du producteur Paul Epworth.

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  • 6.Tarot SportFuck Buttons

    S’il est vrai que Street Horrrsing empruntait des chemins plus escarpés pour délivrer leurs messages mélodiques, seule la forme a quelque peu changé ici : entre le premier album et son jeune frère, on découvre un allègement relatif de la brutalité de l’évocation, non un changement de direction. Car finalement, Tarot Sport n’est pas moins psychédélique qu’un Animal Collective nouveau cru, ni moins geek qu’un Dan Deacon en pleine transe ou encore une formation moins puissante qu’un Mogwai en pleine possession de ses moyens. Et là où les oreilles de la ménagère aigrie regardent le résultat avec dédain, les auditeurs affûtés se régalent sans réserve au son d’une électronique d’artisan, foncièrement puissante et libératrice.

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  • 5.Bone of my BonesEbony Bones

    Ebony Bones bluffe en fait surtout par la réussite d'un copieux mélange musical: il y a un peu de Amy Winehouse (copine d'école de la diva bariolée), de M.I.A., de Santigold ou même de Beth Ditto là-dedans pour un véritable brassage de genres qui s'avère ne pas être indigeste. Le tout est aussi, il est vrai, porté à bout de bras par Miss Ebony Bones et sa présence anormale qui hante ce disque. Et Bone Of My Bones est un disque paranormal, bizarroïde mais surtout franchement plaisant.

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  • 4.West Ryder Pauper Lunatic AsylumKasabian

    Malgré son nom à la con et sa pochette immonde, West Ryder Pauper Lunatic Asylum est une œuvre hallucinante de la part de branleurs qui osent tout. Tu veux un concept-album à mi-chemin entre western spaghetti et BO de série Z ? Te voilà servi ! Un mélange de rock, de pop, de dub, et d’électro ? Pas de souci, rajoute aussi une dose de new-wave et de folk pendant que tu y es ! La maison de disques veut des tubes ? Mais bien sûr mon grand, j’ai "Underdog", "Fast Fuse", "Vlad The Impaler", "Fire" et "Where Did All The Love Go ?" à te proposer. Pas envie de choisir ? OK, je te les mets tous, bien disséminés entre deux ballades et un instrumental, histoire de ne pas brûler toutes mes cartouches trop vite.

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  • 3.RulesThe Whitest Boy Alive

    Rond là où son prédécesseur était carré, Rules est un disque dont l'atout principal reste la force tranquille – incarnée notamment par la voix douce et parfois suave de son créateur. Axé dancefloor sans avoir recours à des basses écrasantes ou des filtres scandaleux, ce nouvel opus est une réussite totale, enchaînement parfait de tubes exécutés avec une nonchalance de façade et ce talent qu'on connaît à Erlend Øye depuis déjà quelques années.

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  • 2.Merriweather Post PavillonAnimal Collective

    Avec Strawberry Jam, Animal Collective s’ouvrait au monde avec son album le plus accessible, sentant bon les effluves de la pop aux triturations électroniques. Sur ce nouvel opus, la formation ne fait que creuser le sillon dans lequel elle s’est engagée voici deux ans et ne surprendra guère son public. Moins expérimentale mais toujours pas mainstream, la tambouille du collectif produit toujours ces effets hallucinés en raison de l’abondance de boucles psychédéliques, d’electro-beats et d’échos. En tout cas, Animal Collective n’a rien perdu de son aspect tribal et la musique du groupe ressemble toujours à des incantations chamaniques voire à une séance de transe mystique.

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  • 1.VeckatimestGrizzly Bear

    Depuis 2006 et l'excellent Yellow House, le buzz n'a cessé de monter autour du collectif warpien. Le side project Department of Eagles nous avait bien annoncé, l'an denier, que les attentes autour de Grizzly Bear étaient énormes. Leur nouvel album allait quoiqu'il arrive faire  parler de lui. Le bébé entre les mains, retourné des dizaines d'heures dans mes oreilles, j'affirme que Veckatimest bat Merriweather Post Pavillion à l'aise en 4 sets : 7-6 4-6 6-3 6-0. Une victoire sans trop de frayeurs grâce à une bien plus grande consistance dans le jeu. Grizzly Bear possède en effet ce qu'Animal Collective n'aura jamais : un vrai feeling de musicien et une grande humilité.

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