Unity

Carl Craig / Green Velvet

Relief – 2015
par Jeff, le 17 avril 2015
8

La capacité d’attention de l’internaute étant plutôt limitée ces jours-ci (hein que tu regardes souvent la note sans lire la chronique, coquin), il va être compliqué de résumer les carrières de Carl Craig et Green Velvet en introduction d’une chronique consacrée à un album d’une trentaine de minutes à peine. Car à partir de leurs villes natales de Détroit et Chicago respectivement, ces pionniers ont été des bâtisseurs de légendes, celles que l’on associe à leurs propres parcours, indissociables du rayonnement d’une musique électronique dont ils ont défini pas mal de codes. Des légendes qui se détaillent et s’analysent dans des livres, pas ici.

Mais partons du principe que ces deux darons vous sont bien connus, et que vous n’êtes pas insensibles à leurs charmes. Partons également du principe que la perspective de retrouver les deux Américains le temps d’un mini-album est plutôt du genre à vous mettre dans un état d’excitation semblable à celui que vous avez connu quand votre main a fini pour la première fois dans le slip d’un membre du sexe opposé. Partons enfin du principe que la combinaison des talents est sur papier imparable, et vous obtenez une sortie incontournable, quoiqu’assez peu médiatisée quand y regarde un peu. Et bien quand ces éléments sont tous réunis, cela donne un Unity qui ne déçoit pas.

On était curieux de voir quel producteur prendrait une forme d’ascendant psychologique sur l’autre, qui laisserait les commandes à qui, qui presserait les oranges à la mi-temps pendant que l’autre développe un volume de jeu digne d’un Eden Hazard sous coke. Et à ce petit jeu, c’est Green Velvet qui s’en sort avec les honneurs – et c’est peut-être pour cette raison que Unity est disponible via son propre label Relief. L’homme de « La La Land » nous sort ses claviers piqués à Dopplereffekt, balance des pistes vocales méchamment sexuelles et usine du titre taillé sur mesure pour te faire suer comme un goret sur un dancefloor bondé. Sept titre, sept grands moments de musique électronique, un peu passéistes dans leur réalisation certes, mais tellement efficaces. Putain d’old school.