Things Are What They Used To Be

Zoot Woman

Citizen – 2009
par Jeff, le 25 septembre 2009
5

Alors qu’une partie de l’Hexagone a vu son été rythmé au son du premier album des Nantais de Pony Pony Run Run et de leur efficace single "Hey You", c'est maintenant au tour de Zoot Woman, parrains de ce mouvement synth-pop un peu à la traîne aujourd’hui, de faire leur grand retour sur le label Citizen Records après une très longue absence. En effet, depuis sa dernière livraison en 2003, le groupe s’est fait pour le moins discret. Un constat qui n’est pas vraiment d’application pour l’un de ses membres, Stuart Price, dont l’omniprésence sur les scènes, les ondes et les écrans de télévision a plus que probablement mis au frein au velléités créatrices de ses deux compères, les frères Adam et Johnny Blake : qu’il remixe les plus gros vendeurs de disques de la planète (Coldplay, Killers), ou leur offre ses services (Madonna, Seal), l’Anglais qui s'était fait connaître sous le nom de Les Rythmes Digitales a eu largement le temps de faire tourner la machine à tubes (et à patates) sur des titres oscillant entre l’agréable et le pantouflard.

Et ce que l’on pouvait craindre après cette pause un peu forcée pour le groupe s’est malheureusement produit : celui-ci est tout bonnement incapable de se montrer à la hauteur des espoirs placés en lui au début de la décennie grâce à des tubes comme « Living in a Magazine ». Certes, d’aucuns avaient déjà émis quelques doutes en 2003 avec la sortie d’un album éponyme complètement inoffensif, mais ce Things What They Used To Be sonne fort comme le coup de grâce pour un trio qui ne donne que trop rarement l’impression d’avoir un peu de gnaque et l’envie de faire au moins aussi bien que tous ces formations actuelles dont la jeunesse a été rythmée par les productions de Stuart Price and co. Mais rien n’y fait: production lisse et ennuyeuse, écriture peu inspirée et ultra prévisible et absence quasi totale de singles potentiels sont là les ingrédients de cette petite catastrophe qu’est Things Are What They Used To Be. Au final, on se demande bien ce qu’un label comme Citizen, qui nous habitue généralement à des sorties de qualité, a pu trouver dans la musique des revenants de Zoot Woman, qui tient plus du pétard mouillé que du retour gagnant.Things Are What They Used To Be? Euh non, pas vraiment.