Thin Walls

Balthazar

Pias – 2015
par Jeff, le 1 avril 2015
7

Désormais bien installés dans le paysage belge, les gars de Balthazar se sont même offert le luxe d’une reconnaissance dans certains pays voisins comme le Royaume-Uni ou l'Allemagne, il est vrai grâce à un second album d’une rare élégance, mais aussi grâce à des tournées européennes en compagnie de dEUS ou Editors. Forcément, vu le coup de pouce et l’énorme paquet de dithyrambes déballé il y a deux ans à peine, la pression reposant sur les épaules des Courtraisiens était énorme, eux qui avait opéré un saut qualitatif appréciable entre le premier et le second album. Signe évident du soutien d’un label (Pias) toujours à la recherche de vaches à lait en ces temps de crise, le groupe s’est envolé pour Londres afin d’y enregistrer Thin Walls sous les ordres du producteur Ben Hillier, qui a notamment offert ses services à des groupes comme Blur, Clinic ou encore Depeche Mode, dont il a produit les trois derniers albums. Mais on connaît la rengaine: plus les investissements sont conséquents, plus il semble compliqué de vraiment foutre un bon coup de pied dans la fourmilière ou d’avoir les coudées franches. Dans cette optique, Thin Walls est un disque sur lequel il n'y a pas grand chose à dire tant il s’inscrit dans le droit fil de son prédécesseur et en recycle les meilleures idées - et ce n'est pas ce qui manquait sur Rats. Si vous aviez aimé cette voix traînante, ces tempos qui tournent au ralenti, ces atmosphères envoûtantes, ces mélodies racées ou ces arrangements délicats qui ont attiré comme des mouches les comparaisons avec les Tindersticks ou les Walkmen, vous pouvez y aller les yeux fermés, vous ne serez pas déçus. Hormis une paire de titres qui flairent bon le calibrage radiophonique un peu trop évident et l’une ou l’autre impression de copié-collé par toujours agréable, Thin Walls est le genre de disque qui se digère sans mal, et qui va conforter un peu plus encore la place de Balthazar sur une scène rock belge qui ne peut certainement pas se plaindre de voir une formation de ce genre s’offrir un plébiscite à la fois critique et commercial.

Le goût des autres :
7 Yann 7 Denis