The Hollow Organ EP

Helm

PAN – 2014
par Simon, le 19 mars 2014
8

On a toujours aimé PAN, et ce depuis le premier jour. A une époque où le label accueillait des artistes comme Ghédalia Tazartès, Frieder Butzmann ou Florian Hecker (en d'autres termes, des mecs qui parlent uniquement aux fondus de musiques carrément « obliques »), la structure affichait déjà une street cred’ instinctive. Il est d’ailleurs difficile d’expliquer comment PAN est parvenu à s’imposer si vite jusque dans des sphères plus « grand public » - à l’instar d’Editions Mego qui avait réussi à se glisser comme label de l’année pour le magazine Fact.

Si on remonte dans le temps (prenons, par exemple, l’impeccable collaboration entre Thomas Ankersmit et Valerio Tricoli) et qu’on y jette un pont jusqu’à la présente sortie, on se doit de soulever un respect immense des codes électro-acoustiques/drone à l’ancienne : le travail appliqué sur le son, pas loin d’une méthodologie académique, qui inscrit les sorties du label dans le patrimoine commun des fans de musiques expérimentales. Une approche résolument traditionnelle (et classique) qui ne serait rien sans cette modernité subliminale, sans ce grain provocateur qui ouvre sans cesse, à échelle plus ou moins grandes, de nouvelles perspectives dans notre manière de concevoir le genre.

Une opération séduction qui fonctionne, une fois de plus, à merveille sur le dernier EP en date de Helm. Une technique pour ajouter de l’intrigue à une musique déjà bien intrigante, un drone moderne et habité, qui craque et se soulève sous des assauts électro-acoustiques colorés (« Spiteful Jester » ou « Analogues »), où la musique tonale ne se limite jamais aux cales inhabitées du Titanic (« The Hollow Organ »). Une véritable maestria sur trente minutes de musique, qui montre à nouveau toute la pertinence de cette structure dans notre champ d’exploration. Du drone de daron, dont tout le monde devrait profiter au moins une fois dans sa vie.