Sweet Sour

Band of Skulls

Electric Blues Recordings – 2012
par Laurent, le 4 avril 2012
9

Band of Skulls est un trio anglais originaire de Southampton composé d’amis d’enfance et que le morceau « I kow What I am » a fait connaître il y a trois ans, époque à laquelle le groupe a tout d’abord été comparé à Franz Ferdinand. L’album Baby Darling Doll Face Honey fut dans la foulée bien accueilli, à tel point qu’ils figurèrent sur la B.O. du seconde volet de la saga Twilight et assurèrent la première partie de la tournée de Black Rebel Motorcycle Club. Pour des Anglais, il y avait donc déjà un beau soupçon de son américain. Voilà pour le CV.

Le contexte à présent. Forts de ce passif et d’une tournée à essuyer les plâtres, les trois comparses se réunissent à Norfolk afin d’enregistrer le bien nommé Sweet Sour. Abreuvés matin midi et soir au son de Led Zep, l’album en porte des – divines – séquelles et entre la tête haute dans la catégorie stoner rock, aux côtés de Dead Wheather. Le son est amplifié et les riffs travaillés se retiennent facilement, sur des sonorités dignes des Queens of the Stone Age  - jusqu’à la dénomination des titres, tels « You’re Not Pretty But You Got It Goin’ On » ou « The Devil Takes Care of His Own ». La batterie participe à cette impression et on sent que l’idole Bonham n’est jamais loin. Le son est parfois lourd mais toujours juste. Speedé mais jouissif. Et cette dualité dans le chant apporte mine de rien quelque chose de très séduisant. Côté paroles, c’est du style « Lies are the truth that you tell to yourself ». Aussi efficace qu’un sujet de philo au bac. En tout cas, on n’est pas loin du chef d’œuvre tant il n'y a quasi rien à jeter ici. Les ballades, au nombre de quatre, placées en deuxième partie de galette, viennent prouver que le trio sait aussi faire dans le mélo, aussi "drame" que "dique": « Lay My Head Down » ou « Navigate » sont de très belles chansons et « Hometowns » lorgne vers des sonorités americana très abouties.

Pour la tournée à venir, nos lascars ont déjà annoncé couvrir certaines premières parties des Black Keys, ce qui n’étonnera personne vu les racines culturelles communes. À noter que cela arrive assez souvent ces derniers temps : regardez comment les Anglais d’Arctic Monkeys ont américanisé leur style, au point d'arborer de belles bottes de motard, des vestes en cuir et une coupe rockabilly. Amérique, quand tu nous tiens...

Le goût des autres :