Shadow of the Sun

Moon Duo

Sacred Bones Records – 2015
par Jeff, le 9 mars 2015
8

À Goûte Mes Disques, on a toujours considéré qu'une chronique devait avoir un minimum de consistance, principalement parce que les disques que l’on prend le temps d’écouter et de disséquer méritent mieux qu’un petit encart alignant quelques poncifs dans un quotidien généraliste ou un magazine lifestyle. Parce que les gens qui les ont pondus méritent qu’on analyse avec un minimum de temps et qu'on respecte leur travail. Et puis, il y a d’excellents groupes qui ne nous facilitent pas la tâche, car il est extrêmement compliqué de parler de leur oeuvre. Et Moon Duo fait partie de cette catégorie. En effet, entre ce nouveau disque et les deux précédents du duo formé de Ripley Johnson (pour rappel guitariste des incroyables Wooden Shjips) et Sanae Yamada, rien n’a vraiment changé, pas même le label auquel ils sont affiliés. Ils sont toujours sur Sacred Bone Records, la maison new-yorkaise qui devient lentement mais sûrement l’une des balises les plus essentielles de l'indé américain moderne.

Rien n’a vraiment changé donc, si ce n’est la qualité des titres, ce qui doit être la seule raison d’être de cette chronique. Car pour le reste, Shadow of the Sun sort du même moule que Mazes et Circles, déjà très bons : aux rythmiques héritées du kraut se greffent des structures psychédéliques que Ripley Johnson maîtrise comme personne et des claviers qui évoquent régulièrement des films d’horreur de série B. Partant de là, la critique pourra s’en donner à coeur joie et torpiller l’immobilisme d’une formation qui ferait bien de se renouveler un peu. On préfère se dire que Moon Duo ne sont certainement pas les derniers à opter pour le status quo (des carrières entières se sont bâties sur cette attitude) et se réjouir plutôt de la qualité de l’écriture du groupe, d’une constance et d’une efficacité dignes d’un Cristiano Ronaldo. Bref, des albums comme Shadow of the Sun, ils peuvent continuer à nous en pondre pendant 15 ans, ce n’est probablement pas ici qu’on va s’en plaindre. 

Le goût des autres :
7 Yann