Mangrovia

Zop Hop Op

Zipzop – 2006
par Jeff, le 26 février 2006
8

Zop Hop Op est un orchestre imaginaire créé au début des années 90 par un artiste liégeois du nom de Sacha Toorop. Disons-le d'emblée: depuis plusieurs années, ce monsieur est l'un des artistes belges les plus réguliers et surtout les plus sous-estimés du plat pays. Mais si notre homme n'a pas encore su s'attirer les faveurs d'un large public, son talent a quant à lui déjà conquis ses pairs puisque Dominique A, Françoiz Breut ou Yann Tiersen ont déjà fait appel à ses talents de compositeur et de multi-instrumentaliste. Aujourd'hui, après le bien nommé Interlude (un album de reprises de Bowie ou UB 40), Zop Hop Op revient avec Mangrovia, sa cinquième galette.

Si je choisissais la facilité, je dirais que Zop Hop Op donne dans le pop/rock. Mais il n'y aurait pas plus réducteur (et inexact) que d'associer ces deux termes génériques pour décrire une musique si singulière. Car derrière certaines mélodies simples et accrocheuses se cache non seulement une écriture qui aime se draper dans l'expérimentation et la complexité mais également une multitude d'influences que Toorop est lui-même incapable de citer (on pense notamment au gospel et à la soul plus présents que par le passé).

Personnage entrevoyant son art comme une somme d'expériences où tout est bon à prendre, Zop Hop Op a décidé d'entamer sur ce nouvel effort un voyage allégorique qui l'emmènerait paisiblement vers les îles et à la sérénité qu’elles inspirent. Telles ces mangroves africaines peuplées de palétuviers enracinés dans rien de solide, Toorop, en homme aux origines multiples, se cherche pour rapidement se retrouver dans des mélodies tranquilles et des ambiances mystérieuses agrémentées du genre de voix soyeuse et légèrement rauque qui ne laisse pas indifférent.

Avec cet album envoûtant et sincère où rien n'est laissé au hasard, Sacha Toorop confirme qu'il bien l'un des secrets les mieux (et même trop bien) gardés de Wallonie et continue de laisser entrevoir des perspectives d'avenir plus que réjouissantes.

Le goût des autres :
7 Laurent