Howl Howl Gaff Gaff

The Shout Out Louds

Capitol – 2005
par Jeff, le 23 octobre 2005
8

Et dire que les onze titres de cet album extraordinaire végètent dans les limbes de l’underground depuis deux ans environ … Mais que faisait Pitchfork bon sang ? Et bien figurez-vous que le webzine qu’il est de si bon ton de lire avait déjà chroniqué ce disque il y a plus de quinze mois. Mais avec un peu convaincant 6.9 sur 10.0, il y a fort à parier qu’une bonne partie des lecteurs anglophones ont fait l’impasse sur ce Howl Howl Gaff Gaff et que la quasi totalité des lecteurs non-anglophones, qui dans la majorité des cas ne comprennent déjà qu’à moitié ces chroniques pleines de sous-entendus, de références culturelles et surtout d’adjectifs et adverbes peu usités ont gommé le nom des Shout Out Louds de leur mémoire aussi sec. Quelle ignominie !

Cher lecteurs, vous qui vous sentez lésés parce qu’une phrase comme "Twee ebullience generally indicates a Pacific Northwestern pedigree; Love as Laughter, for example, ran pretty much the same sound up the flagpole in 2001, which we at Pitchfork saluted, rallying around its perfect opener "Coast to Coast"." (extraite de la chronique de l’album parue dans la revue électronique susmentionnée) n’évoque pas grand chose si ce n’est un bel enchaînement de mots introuvables dans la version « pocket » de votre Harrap’s, je me propose de vanter avec des mots simples et des arguments directs tout le talent de ces cinq Suédois.

Il faut savoir que Howl Howl Gaff Gaff est en fait la conjonction de singles, d’EP’s et de titres de la version suédoise de l’album datant tous de 2003 (voir d’avant). Pas vraiment facile donc de trouver une certaine cohésion à ce disque. Plus facile par contre de se faire une petite idée sur la composition probable de la collection de disques de ces cinq citoyens de Stockholm puisque l’on ressent quasi instantanément qu’ils ont été tant influencés par les gloires nationales (les artifices pop des Wannadies) qu’internationales (Pavement pour la nonchalance feinte, Weezer pour la simplicité trompeuse, The Strokes pour la (ga)rage ou Mercury Rev pour certains vocaux aériens). Et si l’album, pris dans son ensemble, manque peut-être de contenance, la majeure partie des morceaux, pris individuellement, sont de véritables concentrés de tube.

Avec des titres comme « The Comeback », son riff au ralenti, sa voix cassée et ses ambiances mélancoliques, « A Track & A Train » et son raffinement pop, « Very Loud » et ses airs de Walkmen sur accélérateur, « Seagull » et son final frénétique, « Please Please Please » et sa power-pop toute américaine ou « Shut Your Eyes » et ses incursions stroksiennes très (trop) remarquées, on ne peut s’empêcher de penser que l’on tient là un groupe extrêmement prometteur qui n’a pas froid aux yeux.

Pitchfork vous a peut-être fait découvrir The Arcade Fire ou Clap Your Hands Say Yeah mais les Américains n’ont certainement pas le monopole de la hype indé. Et ici, à GMD, on a décidé de ramasser les miettes et de vous faire découvrir un autre groupe au patronyme et à la musique tout aussi convaincants et bouillonnants !

Le goût des autres :
7 Nicolas