Bliss Release

Cloud Control

Ivy League Records – 2011
par Jeff, le 12 mai 2011
7

A l'époque du grand foutoir mondialisé et du blogging sauvage, il est surprenant de voir le temps qu'il faut souvent à un bon groupe australien ou néo-zélandais pour arriver officiellement dans les bacs du Vieux Continent. Exception faite d'à peu près tout ce qui sort sur Modular (Cut Copy, Tame Impala ou Wolfmother) et d'une poignée de trucs qu'on aurait préféré ne jamais voir débarquer par chez nous (vous avez dit Savage Garden?), certaines perles indie du « land down under » ne traversent jamais le Pacifique, là où la moindre bouse pour hipsters estampillée « scène arty new-yorkaise » fait les choux gras de la presse spécialisée pendant des semaines. C'est donc avec une bonne année de retard que les gars de Cloud Control débarquent en Europe, soutenus par la machine Pias qui a pour le coup eu le nez bien creux – même si on se dit qu'il a dû être aussi un peu bouché pour attendre si longtemps de nous présenter officiellement le groupe.

Sur papier, ces jeunes gens originaires des environs de Sydney n'ont certainement pas pour ambition de donner dans la révolution copernicienne. Comme c'est très souvent le cas avec un premier album en forme de carte visite, on préfère donc ne pas en faire des caisses et se croire sortis de la cuisse de Jupiter avec un album à la prétention folle. Heureusement qu'il reste le talent d'écriture derrière pour sauver l'entreprise du naufrage. Ainsi, en bons amateurs qu'ils sont d'un folk champêtre et d'une pop aérienne, nos quatre Australiens parviennent à nous pondre des morceaux qui, malgré une apparente banalité, se frayent insidieusement un chemin dans notre inconscient et nous encouragent à relancer le disque histoire de se convaincre que ce Bliss Release ne vaut vraiment pas tripette, alors que c'est tout le contraire. Et alors que sur papier tout semblait indiquer que ce disque allait rapidement finir sa course dans un bas à soldes, des morceaux comme l'incantatoire « Ghost Story », l'enfantin « This Is What I Said » ou le bien nommé « Meditation Song #2 » sont suffisamment bien ficelés pour que l'on vous recommande l'écoute de ce premier effort prometteur. En attendant patiemment le fameux album de la confirmation...