Concert

Dour Festival 2012

Dour, Site de la Machine à Feu, le 12 juillet 2012
par Jeff, le 27 juillet 2012

Leçon n° 7 : Mosca, petit prince du UK Funky tu célébreras

Difficile le samedi soir d’esquiver la prestation du jeune Mosca, à moins de ne s’intéresser aucunement à la scène uk funky d’outre-Manche. Trente balais et déjà une place sur tous les grands labels du genre (Night Slugs, 3024, Hypercoulour), le producteur au nom de cocktail minable disposait d’une heure pour défoncer une Petite Maison Dans La Prairie chauffée à blanc par les sets précédents de Julio Bashmore et T. Williams. Rien de bien sorcier finalement, puisqu’en substance ce mec est le point central de ce qu’il se fait de meilleur en bass-music typée house. On a droit a du son volontairement compressé, synthétique au possible, qui tape forcément fort au niveau de la rotule. Une heure d’incendie house, très nerveuse et physique, mais surtout très respectueuse des codes en vigueur. Le set de Mosca est l’archétype de ce qu’est le uk funky en 2012 : la mutation uk bass music qui enterre tous ces enculeurs de mouches de producteurs post-dubstep, et globalement la seule qui propose quelque chose de consistant depuis le grand schisme entre la scène oldschool et le virage grand public. Entre techno, house et uk garage, Mosca a tout gagné, et sa prestation ce samedi valait bien plus qu’une démonstration.

Leçon n° 8 : Au concert de Seth Gueko des Zdedededex ! tu beugleras

Parmi la rédaction de GMD, on compte le fan n°1 du emcee de Saint-Ouen-l’Aumône (le rédacteur en chef adjoint) et un néophyte en passe de devenir lui aussi grand amateur de son rap hardcore (le rédac’ chef). Formalités d’usage, on attend le concert en se giclant des mousses à gogo et en débitant toutes les punchlines les plus vicieuses de l’ami Seth Gueko. Et pourtant, une certaine peur trahissait notre Communauté de l’Anneau (vous n’êtes pas sans savoir que notre boss a marié sa blonde) à quelques minutes du début du concert. Peur de voir que le « fils caché de Jacques Mes’ » déçoive, que son dernier album n’ait pas la même virulence en live. Bref, que Seth Gueko et ses multiples personnages nous fassent de la merde pendant une heure. On a eu tort de douter : le emcee tient dans sa main un show solide, très proche de son public, crédible en toutes circonstances. Car si le emcee compile une jolie volée de personnage, tous se réunissent sans encombre sous les kilos de muscles de cette brute au grand cœur. Et si Seth Gueko n’est pas réellement un gitan, sa musique transpire l’esprit de clan, fait de son public une véritable famille qui braille  en cœur ses « Chevalière : marche avant, marche arrière » à tue-tête. Une heure pour plusieurs centaines de punchlines, qui finit de le consacrer à nos yeux comme le plus gros compost vocal du rap game français. Pas étonnant pour un gars qui « rappe pour les friteuses, les briques rouges et les magouilles et compagnies du Gouvernement Wallon ». Un tueur sur scène, dont on est en droit d’attendre gros pour la suite.

Leçon n° 9 : Sur Nick Waterhouse quelques kopecks tu parieras

Vu le temps de merde qu’on s’est coltinés pendant quatre jours, il a bien fallu être sélectifs. Et surtout, tous les matins, il a fallu trouver beaucoup de courage pour quitter le confort tout relatif de la Festihut susmentionnée. On va être honnêtes avec vous, la grande victime de ce Dour Festival, ça aura été la découverte. On aurait préféré que ce soit le rock festif, histoire qu’on soit débarrassé une bonnes fois pour toutes des Marcel et son Orchestre et autres La Ruda de l’affiche, mais rien n’y fait. Ces crasses là sont résistantes. Bref, ceux qu’on n’a pas vu mais qu’on aurait voulu voir, ce sont ces petits groupes portés aux nues par quelques blogs pseudo-influents qu’il fait bon découvrir en sirotant une mousse en revenant sur les conneries de la veille beuglées sur fond de techno militaire ou de dubstep pupute – et croyez-nous, dans le cas de GMD, ça a débité de l’ânerie au kilomètre passé minuit. Tout cela pour dire que l’ami Nick Waterhouse, avec son look de Buddy Holly et son R&B comme on n’en fait plus depuis à peu près 50 ans, il a gagné pas mal de points auprès de notre critique rédaction. L’album s’appelle Time’s All Gone, il ne manque pas de ritournelles au groove sec et sexy et se commande dans toutes les bonnes crèmeries.