Dossier

Goûte Mes Mix # 23 : Big Strick

par Simon, le 18 novembre 2012

Vous présenter cette sélection de Big Strick aura été un chemin de croix, jusqu’à nous faire croire que les idéaux de ce genre de mec empiètent sur tout, jusque sur ce petit podcast. Avec Big Strick, c’est quand il veut et où il veut. Tu te tais et tu n’as rien à dire. Une mentalité qui va jusqu’à ses dj sets en club – le cachet est exorbitant pour le faire sortir de Detroit. Pourtant, on ne pouvait pas passer à côté de l'opportunité de lui faire jouer une petite heure de house. Lui qui incarne à merveille cette génération de producteurs maudits de la Motor City, pour qui la ville de Detroit incarne l’alpha et l’oméga. Omar-S, Generation Next, Terrence Dixon, Delano Smith ou Patrice Scott (pour ne citer qu’eux) sont les derniers enfants de la patrie house à considérer leur quartier comme un monde globalisé. Tu voulais du 100% Detroit, du 100% underground, et ben tu l’as.

Big Strick nous est tout d’abord apparu comme le cousin plus âgé d'Omar-S (il nous dira que cette filiation ne semble jamais l’avoir dérangé, même si son cadet s’est littéralement mis à cartonner ces dernières années), puis est venu le temps du premier album. Sorti sur 7 Days Ent., sa propre structure, Detroit Heat s’est rapidement dressé comme un vrai disque pour les résistants de l’électronique : package DIY, jaquette intérieure dégueulasse (avec des photos de pitbull et des credits écrit sur Word), et surtout, un contenu furieusement gigantesque. Une house légèrement dub, entièrement analogique, calée mano à mano sur du matériel strictement hardware. Cette vision-là de Detroit, Leonard Strickland en est le reflet le plus radical, la version la moins diluée que vous trouverez sur le marché actuel. Son récent Resivoir Dogs ne fera que confirmer tout le bien qu'on pense de cette démarche.

On aura tout essayé pour arriver à nos fins. Mais à nos questions chiadées, l’Américain se contentera de répondre entre deux parties de FIFA 13 (« Yeah, I am Detroit but I like producers from all over the world. I mean, music is universal. Good music just stands out. » / «Definitely underground all the way!!! No real political message but if you want to do things in your own fashion with no limitations it is best that you do you » ou encore « I mean, whatever works for an  individual, if it is easier for a person to use programs so be it for me it's just not my stick ya know? »).

On a essayé d’arracher une tracklist à ce talentueux Leonard, mais le type n’a jamais daigné accéder à notre demande. Bref, on en revient à ce qui a été dit plus haut : Big Strick joue de la house, de la vraie, sans prêter la moindre attention à ce qui l’entoure. Ni tracklist, ni réponse à nos questions. Tout se trouve dans la musique elle-même, et tant pis s’il faut pour cela demeurer tapis dans l’ombre.

Un mix 100% Detroit, 100% underground, 100% analogique. Grosse came, quoi.