Phoebe Bridgers, deux EP pour le prix d'un

par Quentin, le 26 novembre 2020

Il y a quelques jour à peine, on vous parlait du travail réalisé par Phoebe Bridgers et Rob Moose sur Copycat Killer. Comme promis, l'EP se compose de 4 titres de l'album Punisher, réorchestrés pour l'occasion. Et comme prévu, le résultat est à la hauteur.

On sait l'univers de la Californienne intime, mais cette nouvelle approche trouve l'angle juste pour donner encore plus de profondeur à la fragilité que Phoebe Bridgers manie si bien. Minimalistes et jamais écœurants, les arrangements orchestraux s'inspirent logiquement des morceaux d'origines, mais laissent plus de place au chant, délicat comme jaja.

La force de cet EP, elle se situe aussi dans la capacité de Rob Moose à avoir réussi en 4 titres seulement à créer quelque chose de nouveau et surtout de complet. C'est sans doute lié à la période qu'on traverse comme aux volutes automnales qui nous encerclent, mais ce qui est certain, c'est que Copycat Killer aurait difficilement pu tomber à meilleur moment.

A peine remis de ce moment d'évasion, voilà que Phoebe Bridgers en remet déjà une couche avec If We Make It Through December. À nouveau 4 titres, dont 3 faisaient déjà partie de la discographie de l'artiste. À quoi bon cette fois ? Premièrement, la période. À l'approche des fêtes de fin d'année, les disques de Noël fleurissent sur les plateformes de streaming, et servent principalement à alimenter le marché américain particulièrement friand de cet exercice - mais on aura le loisir d'y revenir très prochaine sur le site à travers une playlist. Deuxièmement, pour la bonne cause puisque tous les revenus qu'il générera seront reversé au Los Angeles Downtown Women's Center.

Chronologiquement, "Have Yourself A Merry Little Christmas" était déjà paru en 2017, "Christmas Song" en 2018 et "Silent Night" avec Fiona Apple et Matt Berninger (The National) en 2019. Reste donc le titre "If We Make It Through December" quin s'il est nouveau pour Bridgers, n'est pas vraiment récent. Il date de 1974 et est en fait une reprise de Merle Haggard. Revisité à la manière d'Agnes Obel, on vous déconseille de l''écouter au temps qui passe, le front appuyé sur votre fenêtre à regarder tomber les feuilles jaunies que d'autres amoureux piétineront. Sauf si votre but est d'essuyer les sanglots qui coulent déjà sur vos joues bien entendu.