Bon, ça vaut quoi cette série d'Arte sur la French Touch ?

par Jeff, le 13 septembre 2016

Le gros problème avec la French Touch, c'est que tout a déjà été dit à son sujet. Enfin, tout et surtout n'importe quoi. Parce que le label French Touch est plus flou et versatile qu'on ne pourrait le croire d'abord, parce que son histoire est incroyablement riche et longue ensuite et enfin parce que tout le monde qui a un CD-R de Homework quelque part dans une caisse se croit investi d'une certaine autorité en la matière, la grosse majorité des débats sur le sujet ont brillé par leur amateurisme, quand ils n'ont pas rapidement atteint le point Godwin.

Alors, quand on a vu débarquer une série de courtes capsules (8 minutes environ) sponsorisées par Grazia, Konbini, Trax et Deezer, on a légitimement chié dans notre pantalon. La bonne nouvelle, c'est que celles-ci sont supervisées par Arte Creative, qui a laissé s'exprimer les acteurs majeurs de la mouvance, en prenant soin d'élargir le spectre au maximum. Ainsi, le premier épisode de Touche française raconte l'épopée Motorbass tandis que le dernier se penche sur le phénomène La Femme, avec au beau milieu de tout ça des passages consacrés au militantisme techno de Laurent Garnier, la clique versaillaise, la folie French Touch du début des années 2000, l'electroclash (incarnée par Vitalic), la période "2.0" et évidemment la naissance du phénomène Daft Punk. Même la paternité de l'appellation "French Touch" est confirmée par le co-fondateur de F Com dans Touche française, c'est dire.

Très clairement, les experts en la matière pourront ergoter sur le traitement global du sujet, l'absence de telle ou telle cheville ouvrière oubliée ou torpiller le caractère condensé de l'ensemble. En même temps, ce n'est vraiment pas à eux que s'adresse Touche française, qui a plutôt vocation à proposer une bonne timeline du bazar et à boucher les trous béants qui pourraient subsister dans la culture de certains polémistes à la petite semaine qui pourrissent nos débats sur les réseaux sociaux. Bref, les habituels pisse-froid diront que ça aurait pu être beaucoup mieux et beaucoup plus complet, mais en même temps, on a assez souvent parlé du sujet avec des gens qui ne le maîtrisaient pas pour savoir que ça aurait aussi pu être mille fois pire.

On vous laisse le premier épisode ici et on vous renvoie vers la page dédiée de la série pour regarder le reste.