Bandcamp ouvre sa première boutique en Californie

par Aurélien, le 23 janvier 2019

Il y a de grandes entreprises comme Spotify qui accélèrent leur entrée en bourse, dans l’espoir de faire un peu de bénéfices - pour rappel, l'année dernière, l'entreprise suédoise n'avait toujours pas engrangé de profits depuis sa création en 2006. Et puis il y a des petites entreprises, comme Bandcamp, qui ne connaissent pas la crise : en 2017, la structure américaine destinée aux artistes indépendants soucieux de s’offrir un peu de visibilité et de faire des sous sur leur art a prouvé qu’il était tout à fait possible de dégager des bénéfices en tant que plate-forme d’écoute, sans pour autant se priver de vendre du physique ou du MP3. Mieux encore : ils réussissent cet exploit en rémunérant correctement les artistes et créateurs. Une politique en contradiction avec celle des gros bonnets du streaming qui restent sur leur histoire d’assiette globale qui n’a aucun sens, consistant à rémunérer les gros poissons qui génèrent un maximum d’écoutes, là où les plus petits doivent se contenter des miettes. Une vaste arnaque pour mieux dissuader l’artiste que d’autres modes de partages sont possibles, en tout cas en matière de distribution, continuant d’asseoir le poids des maisons de disques.

Mais on s’égare : si les chiffres vous intéressent, les copains de Sourdoreille en ont parlé mieux que nous l’an passé. Si l’on se permet ce petit rappel à l’ordre, c’est parce que si le marché du disque est encore relativement attrayant en France, du moins si l’on compare à nos homologues américains ou européens, disquaire devient de moins en moins un métier d’avenir tant Internet est devenu le moyen le plus "facile" pour se procurer des galettes. Sauf que voilà, Bandcamp ne fait rien comme les autres, et a choisi cette année d’aller complètement dans le sens inverse : le 01/02, la structure va ouvrir à Oakland, en Californie, son premier magasin, auquel s’ajoute un espace de performance pour les artistes, réalisé en partenariat avec pas mal de labels et de groupes locaux - à la manière des magasins Rough Trade, notamment.

On ne sait pas si l’initiative sera couronnée du même succès rencontré par la plateforme sur Internet, mais on le souhaite vivement, car rien ne nous ferait plus chier que de voir le métier de disquaire disparaître. En tout cas si l’on se fie aux photos du magasin ayant filtré, le bâtiment a l’air très beau et rempli de petites pépites qui commencent à s’afficher dans les bacs. On ne manquera en tout cas pas d’y faire un saut en mai prochain puisqu'on sera de passage sur la West Coast - le hasard fait bien les choses.