Abd'Al Malik et Laurent Garnier, l'étrange collaboration
Abd'Al Malik enquille les multiples projets, au point de ne pas toujours les réussir. Malgré le respect qu'on peut avoir pour le type, s'il s'en sort brillamment en combinant les textes d'Albert Camus avec le souffle d'un orchestre, ou même avec quelques titres impeccables sur Gibraltar, dont "Céline" qui dénonce certains usages du langage, niveau slam — ne parlons même pas du versant rap de l'artiste — il y a encore du boulot. On n'en veut pas tant à sa conception de la musique, ni à son intelligence, mais plutôt à sa capacité expressive.
L'imaginer poser sur une prod' de Laurent Garnier jette alors directement le doute. Sur papier, pourtant, le projet se présentait comme une excellente idée, en vue d'un album à sortir le 6 novembre. On n'aurait juste pas choisi le MC strasbourgeois, trop maladroit pour lutter avec des élans électros. Par un raté exemplaire, le premier single "Allogène" vient confirmer nos intuitions. Il apparait clairement à son écoute que leur collaboration s'est fondée sur une association de noms, plus que sur une affinité de talents. Tant le clip, que la production, semblent vouloir esthétiser le "Stress" de Justice. La réussite n'est tout de même pas loin. Dommage.