Dossier

Goûte Mes Mix #64 : Coldgeist

par Bastien, le 2 novembre 2016

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Tracklist

  1. Body Sculptures - Scorched Earth
  2. Simon Shreeve - The Healing Bowl
  3. Broken English Club - Vacant
  4. Orange Sector - Find your love
  5. Regis - Blood Witness
  6. P.A.L - Gelöbnis
  7. Broken English Club - Godless
  8. Traversable Wormhole - Spacetime Symmetries
  9. Rrose - Curl
  10. ADMX-71 - Disentangle Me
  11. Shifted - Persistence of Vision
  12. Monolith - Baigari
  13. Fjäder - Venus
  14. Pessimist - Orphic
  15. Source Direct - The Crane (Function & Inland remix)
  16. Northern Structures - Eastern Bridge
  17. Front Line Assembly - Resist
  18. Female - Day In Day Out
  19. Monolith - Black Fire
  20. Teste - The Wipe (Terence Fixmer remix)
  21. Rich Oddie - Driftwork

La techno a toujours eu une place de choix au sein de notre série Goûte Mes Mix et, bien que l’on s’ouvre peu à peu à d’autres horizons, on ne renâcle jamais devant une dose de musique pulsée. Autant dire qu’après deux GMM sans « boum boum », on commençait à être en manque de sonorités un peu dures. C’est à Coldgeist que l'on a donc demandé de nous rassasier en saveurs techno avec ce nouveau GMM bien dense.

Mais Colgeist n'est pas qu'un simple et vulgaire producteur de techno, il est bien plus que ça. À y regarder de plus près, le producteur rennais navigue entre de l’indus, du post-punk, de la coldwave et - immanquablement - de la techno. Rien d’étonnant donc à retrouver des références aussi variées allant de « The Hacker à Cabaret Voltaire en passant par Gerald Donald, Crisis ou d’artistes plus récents comme Oake et Orphx ». À ce titre, ce GMM est un remarquable exercice pour comprendre comment des scènes apparues en des lieux et périodes différents ont, au fil des années, réussi à se mélanger les unes aux autres, chacune allant chercher ce qui se fait de mieux chez le voisin. Pour un topo détaillé et complet sur ce sujet, on vous renvoie à l’excellent documentaire « Industrial Soundtrack for the Urban Decay » d’Amélie Ravalec & Travis Collins qui montre remarquablement les ponts construits entre ces différents îlots musicaux.

Des musiques aux origines diverses donc, mais un « fil conducteur » à travers une même esthétique qui allie « l’énergie, le côté désenchanté et poétique, les textures synthétiques ». D'ailleurs, des labels comme Blackest Ever Black ou Jealous God s’efforcent d’opérer une synthèse entre ces horizons variés, mais qui ont pour point commun le goût pour l'expérimentation et la brutalité.

Cette idée de synthèse se retrouve d’ailleurs tout au long du mix de Coldgeist qui jongle entre de la coldwave délicieusement rétro avec Front Line Assembly, des morceaux d’indus comme avec le vétéran P.A.L ou encore avec la brutalité techno d'un Regis. Plus largement, cette volonté de faire converger les scènes indus, techno et post-punk se retrouve au sein même du travail de production du Français. Rien d’étonnant donc à ce que les productions de Colgeist sonnent parfois comme du Sandwell District. Vous avouerez qu'on a connu pire comme comparaison. Pour vous en convaincre, on vous invite à vous pencher sur son Split EP 2 ou le LP L'Incal. À noter que le Rennais (désormais installé à Berlin) ne s’est pas simplement arrêté au volet production puisqu’il a lancé depuis 2014 sa propre structure, Ritual Process, avec deux sorties à son actif. Et devinez quoi, on retrouve encore et toujours cette volonté de faire converger les gens : « Sur chaque sortie, on collabore avec des artistes qu’on apprécie et qui défendent une vision à cheval entre techno, coldwave, post-punk ou indus comme In Aeternam Vale, Alexey Volkov ou bien dernièrement Kerri LeBon ». 

Si ce mix vous a mis en jambes, on vous conseille fortement d’aller voir le garçon qui se produira en live au cours du Transient Festival le 5 novembre au Cabaret Sauvage. On vous dit ça d’autant plus que Coldgeist nous a avoué que ce « Ce genre de festival génère beaucoup plus de pression mais ça permet aussi d’aller plus loin dans son travail car on veut tout faire pour présenter le meilleur de ce qu’on sait faire ». On peut donc parier que son passage au Transient ne devrait pas ressembler à celui de Dj Kev au 20 ans de ton cousin. Pour ceux qui n’auront pas la chance de le voir à Paris, d’autres dates sont programmées à Nantes, au Havre, à Angers ainsi qu’à Marseille (les dates et lieux ici).

On clôt ce GMM en vous rassurant sur le fait que l’on devrait recroiser la route de Coldgeist en 2017 puisqu’une nouvelle sortie est prévue sur Ritual Process, ainsi que le lancement d’un nouveau projet sous l’alias Sacred Lodge . 

https://soundcloud.com/coldgeist