Stop Drop And Roll!

Foxboro Hottubs

Jingle Town – 2008
par Simon, le 19 juin 2008
7

Alors que pour beaucoup Green Day est à ranger dans la case souvenir, un micro-événement secoue les fans les plus durs du célèbre groupe de punk-rock californien. En effet, depuis décembre 2007, ceux-ci ont pu apercevoir sur le net l’émergence d’un groupe dont les similitudes avec lesdits californiens se faisaient grandissantes au fur et à mesure des écoutes. Foxboro Hottubs, un nom qui résonne pour certains comme une heureuse nouvelle, mais qui pour d’autres, ressemble tout au plus à une vaine tentative de remuer une dernière fois les cendres de leurs formations en décrépitude.

Si on est maintenant habitués à la dégaine strictement punk-rock du groupe, on découvre avec cette « fausse nouvelle formation » une autre facette de la bande à Billie Joe Armstrong, maintenant orienté garage, voire rockabilly. Une influence directe des années 60-70 qui prend ses influences tant dans des formations aussi indispensables que The Smiths ou encore The Stooges, mais qui évite un certain côté passéiste (qui l’aurait très certainement condamné d’emblée aux oubliettes) en prenant son inspiration dans un son proche de celui de The Strokes ou Arctic Monkeys. Entendez par là un doux mélange de riffs sautillants et vaguement hargneux, entrecoupés du flow du sieur Armstrong, reconnaissable entre mille. Autre similitude frappante, la section rythmique basse-batterie qui se donne dans un registre étonnamment proche de celui de leur formation première : présente sans en faire des tonnes, garantissant sans cesse à ces douze titres de ne pas finir comme une crêpe sur le sol de leur tentative de reconversion. On en arrive vite à conclure de ce disque qu’il est la retransposition parfaite des éléments qui avaient fait le succès de Green Day dans un cadre différent, un maintien du fond qui opère un simple déplacement vers une forme différente. On constate donc une habileté évidente à composer cette poignée de titres de manière assez professionnelle pour n’avoir rien à redire. Un savoir-faire évident qui cumule tant les avantages que les inconvénients d’une composition irréprochable.

Après être passé par ces douze titres, on en retiendra une progression ainsi qu’une prise de risque au point mort, le groupe se contentant juste de retranscrire ce qu’il sait faire de mieux, distillant ça et là quelques moments de bravoure. Foxboro Hottubs se contente juste d’être là où on l’attend, énergique et puissant, carré et pragmatique. Ce qui n’est déjà pas si mal en soi.